Le géant du pneu met en avant une garantie de « salaire décent » et un « socle universel » de protection sociale comme « innovations en faveur de la cohésion sociale et sociétale ». Explications.
Le groupe Michelin a réuni une trentaine de journalistes de l’Hexagone à Clermont-Ferrand, mercredi 17 et jeudi 18 avril, à l’occasion de son « Média day » 2024, consacré aux « innovations en faveur de la cohésion sociale et sociétale ».
Dans ce cadre, le géant du pneu met d’abord en avant le déploiement d’un salaire dit décent, à l’échelle mondiale, soit un salaire qui garantit aux salariés du groupe une rémunération au moins équivalente au « living wage », notion définie dans le Pacte mondial des Nations-Unies, dont Michelin est signataire depuis 2010. Par salaire « décent », l’employeur entend un salaire qui, pour une famille de quatre personnes, permet de subvenir aux besoins essentiels tels que le logement, et l’alimentation, ainsi que d’assurer les frais de santé, l’éducation des enfants et la constitution d’une épargne de précaution.
CertificationMichelin a reçu début 2024 la certification « Global living wage employer » de l’ONG Fair Wage Network, reconnue mondialement, qui atteste que l’ensemble des salariés du groupe (à l’exclusion des sociétés nouvellement acquises ou en cours de cession) perçoivent une rémunération au moins égale au « salaire décent ».
Dans la plupart des pays, ce salaire « décent » se situe au-delà du salaire minimum légal. Pour la France, par exemple, le SMIC est à 21.203 € annuels et le salaire « décent » chez Michelin est de 39.638 € à Paris ou 25.356 € à Clermont-Ferrand. À l’étranger, on peut citer les exemples de Greenville, aux États-Unis, avec un salaire « décent » à 42.235 $ contre 14.790 $ de salaire minimum, ou encore Manaus, au Brésil, avec un salaire « décent » de 37.347 R$ contre 16.944 $ de salaire minimum.
Selon ses critères, 95 % des employés du groupe étaient à un salaire « décent » en 2021, assure Michelin, qui affirme avoir atteint son objectif de 100 % fin 2023 (132.000 employés).
Garanties socialesFlorianne Viala, directrice rémunération et avantages sociaux, rappelle à ce titre que le « salaire décent » concerne le salaire de base et que les employés Michelin perçoivent en outre des éléments de rémunération variables et bénéficient d’avantages sociaux ou encore de plan d’accès à l’actionnariat.
Le groupe Michelin a aussi rappelé, à l’occasion du « Média day », qu’il avait mis en place un « socle de protection universelle » (Michelin One Care), qui garantit à tous ses salariés des avantages autour de trois priorités : offrir du temps pour accueillir un enfant (14 semaines minimum de congés maternité/adoption rémunérées et 4 semaines minimum de congé paternité/adoption, rémunérés à 100 %), protéger la famille en cas de décès (versement d’un capital décès d’au moins un an de salaire et d’une rente d’éducation pour les enfants), proposer un accès à une couverture de santé pour tous ses salariés et leurs familles.
Patrice Campo