Le Jeune chœur d’Auvergne a fait honneur à la musique de Claudio Monteverdi lors d’un concert de très grande qualité donné dimanche en l’église Saint-Genès-les-Carmes.
L’édifice religieux qui domine le quartier Ballainvilliers sied décidément bien aux œuvres du répertoire et aux belles voix qui s’y succèdent. Le public, d’ailleurs, ne s’y trompe pas, qui vient régulièrement communier avec des formations vocales et/ou instrumentales qui s’emparent de ce lieu à l’acoustique élaborée pour satisfaire les oreilles mélomanes d’amateurs avertis.
ÉmotionsPlacé sous la direction de Noé Chapolard, le Jeune chœur d’Auvergne avait donc choisi Claudio Monteverdi (1567-1643) pour ce concert placé sous le titre Œuvres sacrées Étendard de la naissance du baroque en musique, le natif de Crémone s’est montré très créatif tout au long de sa vie. Il a fait preuve notamment de ce talent que Noé Chapolard qualifiera « pie voleuse », celui d’avoir su lire, avec son propre regard, les musiques d’époques qui l’ont précédé et celles de ses compagnons de voyage du début du XVII e siècle, pour en tirer parti en créant quelque chose de nouveau qui rappelle à la fois la musique de la Renaissance et de celle de son temps.
Au rendez-vous de ce concert, les couleurs chaudes et scintillantes de Venise et de Mantoue croisaient les sonorités sombres évoquant le pourtour méditerranéen, notamment l’univers des pèlerinages espagnols, dans un jaillissement d’émotions multiples.
Parfaitement dirigé par son chef assistant, le Jeune chœur d’Auvergne a livré une partition de très haut niveau, faisant rimer souplesse de voix et profondeur du timbre. La formation orchestrale composée de Nicolas Musy au luth, Laurent Stewart à l’orgue positif et Nolwenn Le Guern à la viole de gambe apportait un accompagnement discret mettant en valeur ce qui constituait l’essentiel aux yeux de Monteverdi : le texte.