Quand la commune de Saint-Rémy-sur-Durolle a fait installer son ombrière photovoltaïque près du cimetière, les élus étaient loin d’imaginer qu’ils allaient se retrouver avec trois pistes (la dénomination des terrains) de padel, au plan d’eau, couvertes et éclairées, et ouvertes tous les jours, et à toutes les heures.
La location des pistes effectuée avec une applicationEt pourtant. C’est ce qui est en train d’être réalisé, le permis de construire ayant été validé. Les installateurs de cette ombrière, une société bretonne travaillant pour le compte d’Ombrières d’Auvergne, ont créé Yello Padel avec un modèle économique simple. "Ils créent des pistes couvertes, les louent, et installent en même temps des panneaux photovoltaïques pour produire et revendre l’électricité", explique Pierre Mignot, adjoint en charge du sport notamment. "Le gros avantage, c’est que ça ne coûte absolument rien à la commune. Zéro."
Chemin faisant, et rencontres arrivant, il a été conclu entre les deux parties la mise à disposition de deux terrains de tennis du plan d’eau, qui ne servent que très peu, pour construire le complexe. La convention d’occupation elle, court sur 30 ans, et à terme, et le bâtiment, et les panneaux photovoltaïques appartiendront à la Ville, puisque le terrain est déjà sa propriété. Durant ces 30 ans, Saint-Rémy recevra un loyer "symbolique", et 5 % du chiffre d’affaires.
"Saint-Rémy était un peu petit pour leur investissement, mais nous sommes une commune touristique, et avec un club de tennis support. Ça a fait pencher la balance"
À noter que Yello Padel installera aussi des panneaux sur le toit des courts couverts, là où il n’y en a pas encore.
Côté pratique, la location des courts se fera par téléphone uniquement via une application de gestion de réservation, qui gère les entrées automatisées. Et ce, avec deux tarifs, dont un préférentiel pour les licenciés du club de tennis de Saint-Rémy. Car ceci a son importance. En effet, la discipline qu’est le padel, et portée par la Fédération française de tennis. Un sport à la mode qui pourrait bien être gage d’attractivité pour le club, dont Florent Fernandes est le vice-président.
Partout où il y a des pistes de padel à proximité des clubs de tennis, cela a eu un fort impact sur le nombre de licenciés dans ces clubs.
Au niveau national, la France compte à ce jour un peu plus de 50.000 licenciés de padel (il faut faire au minimum un tournoi pour être considéré comme tel). Un chiffre qui a presque doublé depuis l’an dernier. Une dynamique certaine, sur laquelle devrait sans doute s’appuyer le TC Saint-Rémois, porté par Jérémy Vachon, licencié au club, et placé dans les 400 premiers français.
Des tournois devraient être organisés par le club"Je ne sais pas si nous irons jusqu’à créer une section sportive dédiée au padel, continue Florent Fernandes, mais ce qui est sûr c’est que nous organiserons des tournois en louant la structure. Les pratiquants vont aujourd’hui à Clermont-Ferrand, Lyon, Saint-Étienne ou Vichy, et tous les tournois sont pleins. Pour nous, il y a un véritable intérêt géographique, car peu de clubs sont équipés comme nous le serons. Et financièrement, ça peut être intéressant, de même que pour l’hébergement touristique local." Autre piste envisageable pour le club, proposer des cours de padel, via son professeur diplômé d’État, Corentin Vacher. Côté travaux, le permis de construire a été accepté à la fin du mois de mars. Le complexe devrait être livré d’ici la fin de l’année.
Alexandre Chazeau