Pas le temps de poser la première question. Olivier Krumbholz, l’entraîneur des Bleues, se lance lui-même dans l’analyse de cette victoire contre la Roumanie (30-28). Et il se montre sans concession. Dur assurément. Juste surtout.
Quel est votre sentiment après ce match ?
« On espérait mieux jouer. Des filles semblaient prêtes à performer et d’autres semblaient tout de suite en difficulté quand elles sont rentrées.
« On a tous les stigmates d’une équipe qui ne joue pas bien. D’abord, on ne défend pas fort d’entrée, on laisse le pivot briller pendant quasiment une heure. On a mis peu de contres et raté beaucoup de choses faciles. Cela ne casse pas la dynamique des victoires qui nous tient à cœur, mais cela altère la dynamique de la qualité de jeu. »
Il a fallu mettre le bleu de chauffe pour repousser la Roumanie ?
« Il a fallu s’arracher pour remporter cette victoire. On a quand même vu de belles choses, mais on est redevenu fragile sur des secteurs où on est plus stable depuis quelques mois. »
Vous relancez Laura Glauser pour le dernier quart d’heure...
« À partir du moment où on tient à cette invincibilité, on remet les forces vives, les deux Laura, Glauser et Flippes. Laura Flippes a été celle qui a eu le plus d’aisance pour trouver des solutions. Elle a montré la voie, tout comme Estelle Nze Minko.Il y a des performances individuelles très disparates, avec certaines joueuses qui sont bonnes et d’autres pas. Il faut savoir le dire sans s’acharner. Certaines étaient en dessous de leur niveau. »
La dynamique de la confiance est maintenue ?
« Oui. On ne va pas se prendre la tête plus que de raison. On était un peu moins bien et cela peut arriver. On va positiver. Il vaut mieux être un peu moins bien aujourd’hui et prendre une leçon d’humilité, se remettre à travailler et à serrer le jeu. On a ouvert trop d’espaces aux Roumaines. Nous n’avons pas été assez autoritaires. »
Le tirage au sort des poules (*) pour les Jeux Olympiques se déroule, ce mardi, à la Maison du Handball (Créteil). En tant que pays hôte, la France a le droit de choisir sa poule à l'issue du tirage...
« On verra comment les équipes seront réparties. On peut faire des projections sur qui sont les meilleures. Évidemment, on ne peut pas considérer que dans trois mois la Norvège ne fera pas partie des meilleures équipes. Il y a aussi le Danemark, les Pays-Bas, l'Allemagne qui progresse. En fonction du tirage, je peux prendre la poule la plus abordable comme choisir la poule la plus forte. C'est une responsabilité et je suis là pour cela. Nous serons tirés en dernier (la France figure dans le chapeau 4, NDLR) J'aurai 3-4 minutes pour me prononcer. »
(*) Les équipes qualifiées : France, Norvège, Corée du Sud, Angola, Brésil, Danemark, Pays-Bas, Espagne, Allemagne, Suède, Hongrie, Slovénie.
Propos recueillis par Jean-François Nunez
