Rue du 11 novembre, à Clermont-Ferrand, les mains des badauds courent sur les tringles à vêtements. T-shirts, robes, pulls, jeans, il y a de quoi s’équiper de la tête aux pieds. La braderie de printemps investit les rues du centre-ville jusqu’au samedi 6 avril. Un événement attendu pour les acheteurs, comme pour les vendeurs. Surtout cette année. En cause ? Les travaux, qui pénalisent les commerces.
"Ce que j’attends de cette braderie ? Des ventes et du passage", résume Estelle Simon, responsable du magasin One Step. Depuis janvier, elle constate une baisse de la fréquentation d’environ 20 %. Trop tôt, cependant, pour pouvoir la chiffrer. Mais la responsable se met à la place de ses clients. "On a beaucoup perdu les gens qui viennent de l’extérieur. Avant, j’avais des clients qui venaient du Brézet le soir après le travail. Maintenant, elles ne viennent plus", illustre-t-elle.
Une trésorerie mise à malUn peu plus loin, quand on demande ce que Lucile, vendeuse chez I.Code, attend de cette braderie, elle ne mentionne pas les travaux. La raison ? "C’est tellement logique que je n’y ai même pas pensé !" La vendeuse espère aussi, à travers la braderie, "toucher une autre clientèle et faire découvrir la collection". Mais elle relativise. "Le pire, ce sont les commerçants rue Blatin..."
Dans Clermont en travaux, les commerçants de la rue Blatin entre inquiétude et agacement
Sur place, le constat se confirme. La rue en travaux, comme beaucoup d’autres, rend la circulation piétonne et des véhicules compliquée. "L’objectif pour moi est de vendre tout mon ancien stock d’invendus de cet hiver. Pour pouvoir renflouer ma trésorerie, et payer le stock d’été qui arrive", explique Mathieu Oléon, patron de la boutique Sœur sur fond de marteau-piqueur et de pluie. "Les travaux ne nous font pas du bien". Un état d’esprit partagé par tous.
Adrien Fillon