Lors de sa garde à vue, Alexandre Vadbled, 37 ans, avait désigné Yanice Abderrahim, 21 ans, comme étant son fournisseur. C’est chez lui qu’il achetait la cocaïne et l’héroïne, qu’il a vendues entre septembre et décembre 2023, à six clients réguliers.
Des cigarettes ramenées d'AlgérieÀ la barre du tribunal correctionnel, mercredi 3 avril, l’homme reconnaît toujours ses actes. Il s’agissait de "financer (sa) consommation", mais il n’implique plus son co-prévenu. Celui-ci lui aurait seulement fourni des cigarettes. "Je les ai ramenées d’Algérie, j’ai voulu rentabiliser mes vacances", commente Yanice Abderrahim.
Ce dernier, en récidive légale, a écopé de 18 mois de prison, avec maintien en détention, pour transport, détention, acquisition, offre ou cession de stupéfiants. Alexandre Vadbled est condamné pour les mêmes faits à un an de prison. Il reste en prison également.
Et aux Pays-Bas pour acheter des cigarettes électroniquesDurant toute l’audience, Yanice Abderrahim a clamé son innocence, balayant les éléments de la surveillance téléphonique menée par les gendarmes. Le 9 octobre 2023, son portable a borné aux Pays-Bas, d’où il est rentré dans la nuit. Il s’agissait d’accompagner un ami qui devait récupérer des affaires, avait-il d’abord avancé en garde à vue.
A la barre, il a expliqué s’être fourni en puffs, ces cigarettes électroniques jetables, "moins chères" là-bas. Un second trajet a été noté par les enquêteurs, en décembre. "Je n’ai fait qu’un seul aller-retour", affirme-t-il.
Une troisième personne poursuivie. Dans ce dossier, une troisième personne sera jugée le 10 avril, en audience de CRPC (comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité). Il s’agit de l’ex-compagne d’Alexandre Vadbled, poursuivie pour complicité.
La relaxe plaidée par un des deux avocatsFace à l’absence d’éléments matériels, son avocat, Me Antoine Douet, invoque le doute et plaide la relaxe. "Mon client n’a fait aucun profit. Il a fait le nécessaire pour changer de vie", argumente de son côté Me Sonia Pineau, pour Alexandre Vadbled.
Celui-ci avait quitté le département pour Anglet (Pyrénées-Atlantiques) en début d’année. "Je voulais m’éloigner de tout ça", a-t-il dit. C’est lors d’une visite familiale à Montluçon qu’il a été interpellé. Yanis Abderrahim avait été arrêté le lendemain, sur son lieu de travail.
Présentés en comparution immédiate le mercredi 7 mars, ils avaient demandé un délai pour préparer leur défense. Ils avaient été placés en détention provisoire en attendant l’audience de ce mercredi 3 avril.
Seher Turkmen
