Deux requêtes ont été enregistrées au tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) afin d’obtenir une indemnisation pour des femmes victimes de l’Androcur, un progestatif qui augmente fortement le risque de méningiomes, selon le récépissé consulté ce vendredi par l’AFP.
Déposées le 7 mars, ces requêtes "visent à faire reconnaître la faute de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), donc de l’État, dans ce scandale de santé publique majeure" et obtenir "une indemnisation respectivement de 748 777 euros et 361 515 euros", a déclaré à l’AFP Charles Joseph-Oudin, avocat de la partie requérante, confirmant une information du quotidien Le Monde.
L'avocat des victimes a précisé que son cabinet avait entre les mains 450 dossiers concernant des femmes qui ont consommé de l’Androcur et d’autres progestatifs, Lutéran et Lutényl.
Lien prouvé entre l'Androcur et les tumeurs au cerveauMe Joseph-Oudin et l’association Amavea, qui regroupe 900 patientes atteintes de méningiomes après la prise de progestatifs, cherchent à discuter avec le ministère de la Santé pour que soit mis en place "un dispositif d’indemnisation comme cela a été fait pour le Médiator et la Dépakine", deux scandales sanitaires ayant entraîné des indemnisations.
Théoriquement indiqué contre une pilosité excessive, mais prescrit pendant des décennies par de nombreux médecins bien au-delà de ces indications - par exemple contre l’endométriose -, le lien du médicament Androcur (acétate de cyprotérone) avec les méningiomes a été clairement établi en 2018.
Les méningiomes sont des tumeurs des membranes qui entourent le cerveau. Ces tumeurs sont parfois qualifiées de "bénignes", car elles ne sont pas susceptibles de dégénérer en cancers mortels, mais elles peuvent provoquer de graves handicaps neurologiques.
Avec AFP