Ces dernières saisons, à l’arrivée du printemps, Aurillac a toujours eu son destin en mains pour espérer remplir son objectif, même si la situation n’était pas des plus simples.
C’est encore le cas sur le plan comptable cette saison, même si, cette fois, les objectifs ont changé. Depuis 2019, jusqu’à une accalmie les deux dernières années, le Stade était alors engagé dans la lutte parfois acharnée pour le maintien.
Aujourd’hui, et plus précisément ce vendredi 29 mars, contre Aix-en-Provence (24e journée de Pro D2, 19 heures à Jean-Alric), les Cantaliens vont chercher à entretenir le mince espoir d’une qualification. Ce rêve, un peu chimérique, qui revient chaque été mais a bien du mal à résister aux frimas de décembre-janvier-février.
Puisque les joueurs disent eux-mêmes n’avoir pas fait une croix sur cette idée, puisque comptablement tout n’est pas joué, et puisque, enfin, à domicile, le Stade a habitué son public à répondre présent même contre les gros, on voudra bien admettre que, oui, le Stade a son destin entre les mains.
Aurillac peut battre Aix. Ensuite?? C’est une autre histoire…Mais, il faut bien le dire, ça suppose à la fois que les hommes de Roméo Gontinéac sortent le grand jeu dès ce soir et puis encore tous les autres vendredis soir jusqu’à la mi-mai en espérant que dans le même temps un ou deux concurrents directs auraient le bon goût de trébucher… comme Aurillac début mars lors d’une formidable gamelle sur la pelouse de la lanterne rouge, Rouen (38-13).
Quelle est la probabilité de voir ces trois événements se produire?? Commençons par la réception d’Aix. Pour l’enjeu qui entoure encore ce rendez-vous, pour ce que le Stade a montré cette saison à domicile, et pas plus tard que lors des réceptions de Nevers ou Mont-de-Marsan, pour le visage qu’Aurillac avait montré en Provence, oui, les Cantaliens ont des arguments. Aussi parce que le mental joue autant que les qualités rugbystiques et dans ce domaine, celui du Stade n’est pas loin d’être irréprochable à domicile.
Et la capacité à enchaîner ? C’est là que ça se corse. Parce que tout ce que les Aurillacois sont capables de mettre sur leur pré à eux, ils oublient trop souvent de l’emmener dans les soutes du bus. Au vu du calendrier à venir, il faudra vraiment de l’enjeu pour espérer voir les Cantaliens inventer les ressources mentales qui lui manquent à l’extérieur. Est-ce possible?? Les joueurs disent y croire. Le staff, lui, tempère.
Profiter plutôt que rêver« On arrête de calculer, on ne se donne plus d’objectifs de points et on arrête de se raconter des histoires. On veut des actions. On verra et on calculera les points à la fin. À force de regarder devant, des fois, tu oublies le “momentum” », tranche Roméo Gontinéac.
L’entraîneur préfère penser au jour le jour, en activant un autre levier « affectif », celui qui consiste à se sentir fier de pouvoir jouer des rencontres de haut niveau contre Provence aujourd’hui et Biarritz, Grenoble et Béziers demain. « Aix fait un investissement de folie depuis 10 ans. On ne peut être que content de les affronter et pourquoi pas de les battre, parce qu’on l’a déjà fait. Mais il ne faut pas oublier les bases », pointe le technicien.
Parce qu’en oubliant les bases, en ne battant pas cette équipe de Provence, non seulement le Stade aura fait une croix définitive sur le semblant de rêve qu’il peut encore avoir, mais il s’enfoncera dans une fin de saison terne et fadasse.
Jean-Paul Cohade Photos : William Duran
Tim De Jong s'engage jusqu'en 2028Après les premières prolongations actées de Hadinegoro, Jongejan, Slamani et Papunashvili, Aurillac a officialisé ce vendredi 29 mars l'engagement de Tim De Jong jusqu'en 2028 : un an en tant qu'Espoir, et 3 ans sous contrat professionnel. International néerlandais depuis cet hiver, le 3e ligne a disputé un match à Vannes en 2022 et a remporté le titre de champion de France Espoirs en tant que flanker.