La nouvelle carte nationale des quartiers prioritaires de la politique de la Ville vient d’entrer en vigueur, ce début 2024, dix ans après la loi Lamy, qui retenait pour la première fois un critère unique de pauvreté pour définir les QPV. Son objectif : prioriser l’action publique pour réduire les inégalités dans les secteurs où les populations sont les plus fragiles, "donner plus à ceux qui ont moins" dans ces zones urbaines les plus défavorisées.
22.000 Clermontois dans le zonage QPVAux quatre quartiers clermontois déjà QPV (les quartiers nord, La Gauthière, Saint-Jacques, la Fontaine du Bac) vient s’ajouter cette année le "QPV Centre", dans le secteur de la gare SNCF, soit 3000 habitants de plus.Le précédent périmètre comptait 2.000 habitants à Fontaine du Bac, 4.400 à la Gauthière, 7.600 dans les quartiers nord et 3.900 à Saint-Jacques, ce qui porte à près de 22.000 habitants le zonage QPV (sur les 150.000 de la ville).
Le classement en QPV n’est évidemment pas, en soi, une nouvelle agréable puisqu’il témoigne, sur la base du critère unique et objectif du revenu par ménage, d’une nouvelle "poche de pauvreté" dans le périmètre concerné, et c’est le cas de ce quartier clermontois, le premier situé dans le centre de la ville.
L'engagement de l'Etat "pour une politique corrective"En revanche, le zonage QPV génère une priorisation de l’action publique, un accompagnement renforcé de l’État au titre de la Politique de la Ville, avec l’objectif de "développer une solidarité nationale pour ces populations fragiles, mettre en œuvre une politique corrective visant à rétablir l’égalité des chances ".Le préfet, Joël Mathurin, précise que "la première étape est de veiller à ce que le droit commun s’exerce pleinement dans ces quartiers, en termes d’emploi, d’éducation, habitat, économie… puis de développer une politique spécifique avec une augmentation significative des crédits Politique de la Ville "quartiers 2030", qui pourrait être de l’ordre de 10 % supplémentaires pour Clermont ".
"La paupérisation de Clermont est une réalité, la ville est l’une des communes plus pauvres de la Métropole".
Ces aides sont destinées aussi à soutenir le tissu associatif local, qui va être impliqué, dès les prochaines semaines, dans la réflexion collective que va coordonner la municipalité, en lien avec les partenaires de son action sociale.Olivier Bianchi, maire et président de Clermont Auvergne Métropole, explique que "nous avions déjà anticipé cette situation avec des actions fortes sur ce quartier, qui dispose de nombreux équipements publics ; où la réfection complète de l’école Victor-Duruy est d’ores et déjà programmée pour trois ans de travaux ; où de grandes opérations urbaines sont en cours avec la réfection de l’avenue Charras, qui sera suivie de Delille/Salford, un programme de réussite éducative…" A noter que la Ville a déjà mis en œuvre dans ce quartier son droit de préemption commerciale "pour assurer la diversité de l'offre et notamment lutter contre les marchands de sommeil".
Associations et autres partenaires autour de la tablePour aller plus loin, de nouvelles interventions sont prévues sur les enjeux de cohésion sociale, prévention jeunesse et familles, promotion du sport et de la culture, citoyenneté, accès aux droits et sécurité.
Déjà engagée sur ce secteur, la Métropole va aussi renforcer progressivement ses interventions « pour améliorer la vie quotidienne des habitants ». Un travail spécifique sur l’habitat est prévu, et des crédits de l’Anah pourront être mobilisés pour lutter contre l’habitat indigne et contre la précarité énergétique ».
Sept QPV dans le Puy-de-Dôme - Il y a 1.362 quartiers QPV en France métropolitaine, dont sept dans le Puy-de-Dôme, Cournon et Thiers s’ajoutant aux cinq quartiers clermontois.
Laurence Coupérier
