Traduire en mots la magie d'une rencontre et les chemins sinueux de la création: c'est le coeur du nouveau livre de Bartabas. Un geste vers le bas témoigne du lien qu'il a tissé avec la chorégraphe Pina Bausch.
C'est le récit d'une rencontre. Ou plutôt de deux rencontres. D'abord celle avec la chorégraphe Pina Bausch. Une complicité, une amitié se développe entre les deux artistes. Puis, vient la deuxième rencontre. Le fondateur du théâtre équestre Zingaro présente le cheval Micha Figa à la chorégraphe allemande "toujours curieuse d'explorer de nouveaux territoires".
"Le vif de l'échange"Il est persuadé que ces deux-là sont capables de tisser un lien exceptionnel. Quelque chose de suffisamment fort, qui pourrait aboutir à la création d'un spectacle. Après la rencontre, le travail donc.
Tout n'est pas fluide, il faut du temps, il y a des hauts et des bas, et aussi d'importantes contraintes de part et d'autre, des déplacements, des représentations de chacune des compagnies qui restreignent le calendrier commun. Mais la magie opère.
A la tête de nos compagnies, nous sommes des capitaines au long cours; sans cesse sur le pont, nous naviguons chacun sur nos océans respectifs, en espérant pouvoir partager une escale.
Le cheval et la danseuse se reconnaissent à travers le regard de Bartabas. Souvenirs, traces illuminées de ces moments qui semblent volés, la nuit, sur la piste, "terrain de jeu qui exclut le monde". Parfois, surgit "un éclair de danse".
Le chemin est encore long, mais de ces liens uniques, un spectacle devrait naître. Un spectacle devait naître. La vie, sa fin, en a décidé autrement. Reste la poésie de ces moments, que partage celui qui en fut l'initiateur et le témoin...
Pascale Fauriaux
Un geste vers le bas, de Bartabas, Gallimard, 112 pages, 17€.