Comme on n’a pas tous les jours l’occasion de se réjouir de performances hexagonales, on ne va pas pousser des cris d’orfraie parce que la bourse française affiche une mine rubiconde. Même si, par définition, les 40 du CAC ne sont pas toute l’économie française mais le haut d’un panier qui, pour être bien garni, ne contient jamais que les mêmes produits. En vrac, il y a toutes les enseignes du quotidien, du prêt-à-porter au domaine de la maison, qui chutent en cascade. Des virages mal négociés avec le changement d’époque, avance-t-on, en pointant cet e-commerce qui laisserait des milliers de salariés sur le carreau. Pas que, sans doute. Mais si les 40 caracolent en tête en « optimisant » dans les limites de l’admissible, les géants du numérique, acteurs mondiaux bien présents sur la scène nationale, sont, eux, insaisissables. Quand bien même, à quelques-uns en Europe, les taxons-nous – quelque 800 M€ attendus cette année – il semble que les règles fiscales ne soient plus, elles non plus, adaptées à ce XXI e siècle. Lequel, pour faire face aussi au changement climatique qu’accélèrent les grands flux, aura bien besoin de mobiliser toutes les ressources disponibles.
l’éditorial
Sophie Leclanché