Après la mort d'Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, deux journalistes palestiniens tués le 7 janvier dans une frappe israélienne, Tsahal s'est justifié en déclarant qu'ils faisaient partie des organisations terroristes du Hamas et du Jihad islamique.
Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter) le 10 janvier, Tsahal a affirmé que «les journalistes Hamza al-Dahdouh et Mustafa Thuraya étaient membres d'organisations terroristes de Gaza». «Le 7 janvier, un avion de chasse dirigé par nos troupes a ciblé les opérateurs d'un drone, constituant une menace pour nos soldats près de Rafah», a ajouté l'armée israélienne.
«Les documents de Gaza révèlent que Thuraya était commandant adjoint de la brigade de la ville de Gaza du Hamas, et Hamza al-Dahdouh travaillait dans l'unité d'ingénierie électronique du Jihad islamique», a poursuivi Tsahal, ajoutant que ce dernier aurait été «commandant adjoint du bataillon Zeitun».
Les deux hommes, qui étaient sur le terrain dans le cadre d'une mission pour la chaîne qatarie Al Jazeera, ont été tués par une frappe israélienne alors qu'ils rentraient en voiture de Rafah. Un troisième journaliste, ainsi que le chauffeur du véhicule, ont été blessés.
Moustafa Thuraya collaborait comme pigiste occasionnel pour l'AFP et d'autres médias internationaux, a précisé l'agence de presse française. Hamza Dahdouh était le fils de Waël Dahdouh, chef du bureau d'Al Jazeera à Gaza et figure des journalistes palestiniens dans l'enclave après avoir déjà perdu son épouse et deux autres enfants dans un bombardement fin octobre. Deux de ses neveux avaient également été tués dans une frappe.
«Hamza était tout pour moi, le garçon aîné, il était l'âme de mon âme», a déclaré le journaliste palestinien après le décès de son fils. Dans un communiqué, la chaîne qatarie a condamné «dans les termes les plus fermes les crimes continus commis par les forces d'occupation israéliennes contre les journalistes et les professionnels des médias à Gaza», tout en réaffirmant la nécessité «de prendre immédiatement les mesures juridiques nécessaires contre les forces d'occupation pour veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impunité».
Le 9 janvier, la directrice de l'Unesco Audrey Azoulay a demandé «une enquête complète et transparente sur les circonstances de leur mort», en appelant «au respect de la résolution 2222/2015 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé en tant que civils en situation de conflit».
Selon le dernier décompte du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), 77 journalistes et professionnels des médias sont décédés à Gaza, en Cisjordanie et au Liban depuis le 7 octobre dernier. Un décompte qui, pour l'heure, s'arrête fin décembre 2023.