L'éditeur du tabloïd britannique Daily Mirror a été condamné pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques du fils cadet du roi Charles.
C'est sa première victoire majeure dans la guerre qu'il a engagée contre la presse à scandale, qu'il tient pour responsable de la mort de sa mère. Le prince Harry a obtenu vendredi 15 décembre la condamnation de l'éditeur du tabloïd britannique Daily Mirror pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques.
Par la voix de son avocat David Sherborne, le fils cadet du roi Charles III a salué un "grand jour pour la vérité", et un jugement qui lui donne "raison" et "confiance". "La mission continue", a-t-il ajouté.
Procédés illicitesLe jugement rendu vendredi est le premier dans une série de procédures judiciaires engagées contre la presse britannique par le prince de 39 ans, qui s'était déplacé personnellement au tribunal pour témoigner dans cette affaire.
Il condamne la société éditrice du Mirror MGN à lui verser 140.600 livres sterling (163.000 euros) de dommages et intérêts.
Le juge Timothy Fancourt a estimé que 15 des 33 articles litigieux retenus dans la procédure - publiés entre 1996 et 2009 - étaient issus du piratage de boîtes vocales du duc de Sussex ou de son entourage ainsi que d'autres procédés illicites.
Il a estimé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée "dans une modeste mesure".
Le magistrat a jugé que les titres du groupe avaient massivement piraté des boîtes vocales de célébrités entre 2006 et 2011, y compris pendant que se déroulait une enquête publique sur le comportement de la presse britannique.
Harry a témoigné à la barreLors du procès, le prince Harry, en froid avec la famille royale, a témoigné pendant huit heures réparties sur deux journées d'audience au mois de juin.
Il s'agissait de la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.
"Le piratage téléphonique était pratiqué à une échelle industrielle par au moins trois journaux à l'époque, et cela ne fait aucun doute", avait accusé le duc de Sussex le 7 juin, au deuxième jour de son témoignage.
Le prince Harry éprouve une rancœur tenace envers la presse à scandale, qu'il tient pour responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997.
Il lui reproche aussi ce qu'il qualifie de harcèlement à l'encontre de son épouse Meghan et d'avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu'il entretient avec sa famille.
Les rédacteurs en chef savaientMGN a salué le jugement rendu vendredi, qui lui donne "la clarté nécessaire pour aller de l'avant par rapport à des faits qui se sont déroulés il y a des années".
"Là où des fautes ont été commises, nous présentons des excuses sans réserves et en assumons la pleine responsabilité et payons les compensations appropriées", a déclaré un porte-parole.
Le juge a par ailleurs estimé qu'il ne faisait "aucun doute" que les rédacteurs en chef des titres du groupe savaient que des journalistes se livraient à des pratiques de piratage, mais qu'ils n'en avaient jamais informé le conseil d'administration ou le directeur général.
L'influent ancien rédacteur en chef du Daily Mirror entre 1995 et 2004, Piers Morgan, s'est défendu devant la presse vendredi d'avoir "jamais piraté un téléphone, ni demandé à quelqu'un d'autre de le faire".
Avec AFP