« Ces trois années, c’est beaucoup d’attente. Et peu de choses au bout », flingue Benoît Lascoux au sujet du bilan de la majorité municipale : « pas de foyer intergénérationnel, pas de nouveaux magasins alimentaires en centre-ville et une redynamisation du commerce qui voit surtout des déplacements de boutiques… »
Comment va Guéret ? Le diagnostic de sa maire M-Françoise Fournier
Si le chef du groupe Écologie et solidarité reconnaît que « les choses n’ont pas été faciles », c’est pour mieux remettre une couche : « ce qui arrive, et surtout n’arrive pas, c’est la faute à tout le monde sauf à l’équipe en place. La faute à l’ancienne municipalité, à l’Agglo, au Covid… Mais, l’anticipation ça compte aussi. Pas sur le Covid, bien sûr. Mais sur les difficultés budgétaires, oui ».
Et de citer le rapport financier qui, fin 2020, avait déjà averti de la situation en préconisant de limiter le recours à l’emprunt. « Ils ne l’ont pas fait. Et s’ils présentent aujourd’hui des orientations budgétaires prudentes, c’est parce qu’ils n’ont pas le choix. En arrivant, l’équipe de Marie-Françoise Fournier a trouvé des finances saines. On est trois ans après ».
Entre Ville et AggloBenoît Lascoux prévient que « désormais, il faut prioriser les projets. Et le petit théâtre n’est pas une priorité ».
L'Agglo du Grand-Guéret retrouve des marges de manoeuvres
Si le chef de groupe, auquel appartient Éric Correia, président du Grand-Guéret, reconnaît que le conflit entre la Ville et l’Agglo n’a rien arrangé, il estime « qu’au lieu de trouver des solutions, on a cherché des coupables, et cela a desservi les Guérétois ».
"L’Agglo a relevé le défi du budget, la confiance est rétablie. Et la Ville ne peut s’isoler d’un tel partenaire. Le temps et au travail et plus aux vieilles rancœurs".
Et de prendre l’exemple de la piscine : « si elle était ouverte, ce serait 500.000 euros de dépenses de fonctionnement en plus ».Mais qu’aurait-il fait à la place de la majorité ? « On aurait peut-être tenté de la garder ouverte afin de faire le lien avec le projet de l’Agglo. Sans jouer sur la sécurité, bien sûr ».
Et sur les autres sujets ? « On aurait travaillé sur la mobilité, sur le bien vivre, pas des choses pharaoniques. Est-ce que les impôts seraient à ce niveau-là ? Pas sûr, on aurait pensé à modérer les taux atténuer l’effet de la hausse des bases. En tout cas on aurait réfléchi à arrêter l’hémorragie ».
Et maintenant ?Mais son collègue Patrick Dubois n’a-t-il pas envisagé, lors du dernier conseil municipal, d’augmenter la fiscalité ? « C’est une erreur de langage, corrige le chef de groupe. On n’aurait jamais relevé les taux. On aurait été économe, moins recouru à l’emprunt ».EDUCATION MANIFESTATION Pique-nique contre la carte scolaire, Guéret place Varillas le 02-03-2023
Que veut-il pour la seconde partie de la mandature ? « Qu’elle soit plus orientée, qu’émergent de vrais projets, écocitoyens, plus en respect avec les habitants ».
Benoît Lascoux reconnaît qu’avec la lutte sur la carte scolaire, les deux groupes de gauche se sont rapprochés : « on doit se battre sur les écoles. La maire a inséminé l’idée que les écoles peuvent fermer. C’était une erreur. On peut y réfléchir, mais la fatalité n’est pas une politique, pas en public. Les gens ont besoin et qu’on se batte pour eux. Nous, on l’a fait ».
Est-ce à dire que les « deux gauches » travaillent à une liste unique pour les municipales à venir ? « C’est trop tôt. Mais entre nous aussi, il faut oublier les vieilles rancœurs de la campagne. À l’époque, ça avait été violent. Et tout le monde a perdu ».
Eric Donzé