Ce devait être le début d’un renouveau à l’approche du sprint final. Sauf que, comme trop souvent cette saison, Brive s’est pris les pieds dans le tapis du Michelin. Le maintien semble de plus en plus loin.
Six. Comme le nombre de défaites de rang du CAB en Top 14. Six, c’est aussi le nombre d’essais encaissés par les joueurs de Patrice Collazo ce samedi soir face à l’ASM.
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Ajoutez à cela deux nouveaux blessés, Thomas Laranjeira, sorti sur protocole commotion après avoir fait don de son corps sur Raka, et Axel Muller, touché à la même cheville qui l’avait mis à l’infirmerie pendant près d’un mois, et deux cartons rouges reçus par Setareki Bituniyata et Marcel Van der Merwe et vous obtenez un samedi soir pourri.
Neuf points de retard sur Perpignan, treizièmeEt même fichtrement bien pourri pour ne pas écrire cauchemardesque puisque Pau a réalisé le tour de force de renverser Bayonne alors que Perpignan s’est incliné à domicile face à Montpellier avec un point de bonus défensif.
Conséquence directe, le fossé se creuse encore un peu plus sur la treizième place désormais occupée par Perpignan qui compte neuf points d’avance. À cinq journées du terme…
Mathématiquement, Brive n’est évidemment pas encore condamné mais on voit mal comment dirigeants, staff et joueurs vont pouvoir trouver des solutions dans l’urgence. Car oui, il y a urgence et il est temps, en interne, de se dire franchement les choses. À vrai dire, il y a même le feu avec le spectre d’une troisième descente en Pro D2 en dix ans qui se fait de plus en plus pressant.
Au coup de sifflet final, les Corréziens avaient du mal à masquer leur abattement. Dans les entrailles du Marcel-Michelin, les murs tremblent encore sans doute ce matin de la grosse gueulante poussée par un Patrice Collazo apparu ensuite (très) en colère en début de conférence de presse mais aussi un poil résigné dans son langage corporel même si le discours se veut encore combatif.
« Soit on abandonne, soit on relève la tête »« Bien sûr qu’on fait une mauvaise opération comptable. Les planètes ne s’alignent pas pour nous et on ne fait rien pour. Mais on doit continuer à se battre tant que mathématiquement, ce n’est pas cuit. Je crois au travail et à la persévérance. Si les joueurs ne s’envoyaient pas la semaine, ça me dérangerait mais ce n’est pas le cas », expliquait le manager sportif rapidement rejoint par Saïd Hirèche qui appelait à l’union sacrée. Ou plutôt à ne rien lâcher jusqu’au bout.
« Dans ce genre de situation, il y a deux façons de faire. Soit on baisse la tête, on s’écroule et on abandonne, soit on retourne à l’entraînement la tête haute, avec l’envie de s’en sortir », indiquait le capitaine après la rencontre. Ok pour les mots. Mais malheureusement, les actes peinent à arriver pour un CAB qui semble définitivement sans solution. Inéluctablement??
Benjamin Pommier