C’est désormais Béatrice Lachenaud, 47 ans, qui tient depuis trois ans les rênes des onze hectares de vergers de la ferme familiale, à Saint-Pardoux-Corbier, en Corrèze.
Alain Berger, son père âgé de 71 ans, est toujours là pour l’aider. C’est son père à lui qui a commencé la golden, "en 1955 ou 1956". La ferme a aussi produit des pêches, un temps. "On faisait de la vente directe, mais on a arrêté à cause du gel. Toutes ces productions, sans protection, ce n’est pas la peine."
L'irrigation a "sauvé l'été 2022"Aujourd’hui, ils ont huit hectares (sur onze) de pommiers protégés contre le gel, par aspersion, grâce à une retenue collinaire mise en service en 2022 : "heureusement : ça a sauvé l’été, assure Alain Berger. Mais on fait un usage raisonné de l’eau, on a un goutte-à-goutte et des sondes pour un arrosage intelligent."
Le souvenir du temps où " ça marchait"Celui qui est désormais à la retraite reconnaît qu’au sujet du changement climatique, il se disait, "au début" : "c’est encore le discours de quelques allumés. Et puis, à une assemblée générale, il y a eu un scientifique qui m’a ouvert les yeux."
Il a aussi vu sa réalité changer. "On ne sait pas à quoi cette année ressemblera, mais ça a toujours été comme ça. En revanche, j’ai le souvenir qu’on avait des vergers qui n’étaient ni protégés contre la grêle, ni irrigués, et que ça marchait ! On voyait la grêle une fois tous les dix ans, après c’était tous les ans…"Photo d'illustration
Leurs prochains vergers seront malgré tout plantés en golden. "De toute façon, l’adaptation, ce n’est pas que le producteur, c’est toute la filière", souligne Alain Berger. "Passer des pommes aux abricots, je suis prête à m’adapter, assure Béatrice Lachenaud. Mais pendant le laps de temps où le climat n’est pas encore propice à l’abricot, qu’est-ce qu’on fait ?"
Pomme Labrousse