Béryl Gastaldello était à quelques mouvements de bras d'un immense coup d'éclat sur la planète natation. La nageuse des Etoiles 92 a dominé la recordwoman du monde Sarah Sjöström une bonne partie de la course avant que la Suédoise ne revienne dans les ultimes instants du 100 m nage libre au Giant Open (53"44). Un résultat frustrant, tant elle était proche (53"60), mais encourageant pour la nageuse tricolore, qui termine devant Marrit Steenbergen, championne d'Europe en titre. Entretien.
Raconte nous cette fin de course assez folle où ça se joue à rien pour la victoire sur ce 100 m nage libre...
Je ne m'entraîne pas assez. Je pense que je me suis baissée sous l'eau et respirer m'aurait aider. J'étais vraiment bien jusqu'à la fin et elle est remontée dans les derniers mètres. J'étais moins forte à cause de l'oxygène, mais je n'étais pas loin. Je pense qu'elle a eu peur, elle a eu très très chaud et c'est ça qui est cool : faire peur aux meilleures mondiales.
Est-ce ce qui a fait la différence d'après toi sur cette course ?
A la fin, elle est très forte en ne respirant plus. Elle est tête baissée, elle reste forte. Moi je n'ai pas encore cette force là, mais de voir que je fais ce temps-là hors saison, ça confirme le travail que je suis en train de faire. Je ne suis pas fraîche, je vois que je suis dedans. Je n'ai pas eu peur, je me suis engagée dans cette finale, je n'ai pas peur d'avoir mal, je n'ai pas peur d'être devant la championne du monde et recordwoman. Je suis fière de moi. C'est dommage car je suis à deux dixièmes de mon record personnel, mais sur la fin je me démunie. On va travailler sur ce point-là. Je me suis déjà amélioré sur les points faibles que j'avais à Marseille.
Es-tu surprise de ta performance ce soir dans le Dôme de Saint-Germain-en-Laye ?
Non. Non, parce que à Tenerife, en 12 jours, j'ai passé un cap à l'entraînement. Dans la stabilité, cela fait maintenant un an que je suis aux Etoiles 92 et on fait du bon boulot avec Olivier (Sangaria) et tout le staff. L'objectif est de bien nager en relais et, je le dis, c'est d'aller aux Jeux.
Cette tournée du Giant Open, après Marseille et Nice, est quand même très encourageante pour toi à ce niveau de la saison...
Je suis contente mais en fait je sens que j'avais encore un peu mieux en moi. Il faut rester là-dessus, ce sont des axes d'amélioration. Ce n'est pas de l'éternelle insatisfaction, c'est génial ce que j'ai fait, mais je sais, et maintenant je ressens et je m'écoute au fond de moi, ce que je peux donner. J'ai juste hâte de pouvoir le faire. Ce soir c'était une finale assez relevée : une championne d'Europe et tout ça (sic.). Je suis vraiment contente, j'ai du mal à réaliser. Quand j'ai vu que j'étais devant, je me dis "Ah, je fais 52 secondes peut-être". Je me suis dit que j'étais en train de le faire et puis je l'ai vue remonter et je me suis dit "Là, ça va être compliqué !" (rires).
A Saint-Germain-en-Laye, Louis Delvinquière