En janvier, la SNCF avait annoncé une hausse du prix des billets de train de 5 % cette année pour les usagers, en raison de l’explosion des prix de l’énergie. Cette augmentation devrait continuer en 2024, pour une raison différente cette fois, selon une information du Parisien.
Le responsable : l’augmentation des péages ferroviaires payés par la SNCF (ainsi que n’importe quel concurrent utilisant les rails français) à SNCF Réseau, qui souffre de l’inflation touchant les matières premières utilisées sur ses chantiers. Cette redevance, qui fonctionne sur le même principe que le péage payé par un automobiliste pour utiliser une autoroute qui doit être entretenue, pèse pour environ 40 % du prix d’un billet de train vendu par la SNCF.
Plusieurs hausses du prix de ces péages ont été annoncées fin février par l’Autorité de régulation des transports (ART). En 2024, la SNCF devra ainsi dépenser 8 % de plus pour faire rouler ses TER sur le réseau ferroviaire national, et 7,6 % pour ses TGV et Intercités. En 2025 et en 2026, le prix devrait encore augmenter de 4 %. Les répercussions sur le montant des billets pour les consommateurs sont certaines, puisque "les coûts d’entretien des TGV doivent être intégralement couverts par les recettes commerciales", explique un administrateur de SNCF Voyageurs au quotidien Le Parisien.
Les régions pourraient être mises en difficultés par cette annonce. Effectivement, la vente des billets de TER (tous gérés par les régions) ne représente que 29 % de ce qui est déboursé par les collectivités en coût de service pour assurer leur fonctionnement. Deux tiers d’entre elles ont déjà dû augmenter les prix des TER pour faire face à l’inflation énergétique cette année. Elles sont désormais prises à la gorge par cette augmentation de la redevance qui vient s’y ajouter.
"Nous n’allons pas pouvoir tenir", alerte Michel Neugnot, président de la commission transports et mobilités de Régions de France dans les pages du Parisien. "Nos finances sont déjà étranglées et l’Etat ne nous aide pas", explique, quant à lui, Franck Dhersin, vice-président aux transports des Hauts-de-France. Pour faire face, certaines régions pourraient décider de réduire l’offre de TER afin de baisser le nombre de péages dus. La redevance SNCF réseau est la plus chère d’Europe.