"Un dossier d’une tristesse incommensurable", décrivait l’avocate de la défense, pour clôturer l’énième passage de son client devant un tribunal.Le prévenu, 39 ans, comparaissait pour des faits de violence physiques et psychologiques sur sa compagne. "Dévaloriser, insulter au quotidien, ce sont des violences", soulignait le Parquet. En face, derrière sa barbe noire et ses airs bravaches, le prévenu lâchait quelques larmes.
Une victime fragile psychologiquementEn couple depuis huit ans avec la victime, coups et menaces pleuvaient. Sur des airs de crises de jalousie, "surtout depuis qu’il est sorti de prison", en août, indiquait la victime dans ses dépositions. Des scènes qui se déroulaient sous les yeux des deux enfants de la compagne, et du fils du couple, âgé de 5 ans.
"Je voulais la sauver", "elle doit se faire soigner", ou encore "elle marque vite aussi", ponctuaient les paroles du prévenu, qui ne mâchait pas ses mots concernant la mère de son petit garçon. Ancienne consommatrice d’héroïne, ses trois enfants suivis par des éducateurs, la victime ne s’était pas constituée partie civile.
Un bracelet électronique pendant six moisMalgré une culpabilité avérée et reconnue -et 22 mentions au casier judiciaire depuis 2001- le Parquet a souhaité "laisser une chance" à ce père de famille, qui travaille et montre un fort attachement à ses enfants.
Une sollicitude suivie par le tribunal. Le prévenu a été condamné à 24 mois de prison, dont 18 mois avec sursis. Les six mois seront aménagés en bracelet électronique. Il reçoit également l’obligation de soins psychologiques et l’interdiction d’entrer en contact avec sa victime.
Tél. 3919. Les femmes victimes de violences peuvent contacter ce numéro d'urgence, gratuit et anonyme, accessible 7 jours sur 7.
Delphine Simonneau
