Bon alors, c’est fait ou pas, ce maintien ? Est-ce que ça suffit, douze points d’avance sur le premier relégable, à douze journées de la fin du championnat ?
Posez la question à Pascal Gastien, et la réponse sera mathématique. Ne comptez pas sur l’entraîneur clermontois pour se risquer à une certaine facilité, pourtant tentante. Lui préfère se retrancher derrière cette barre des 40 points, la fameuse, celle qui ouvre, pour de nombreux coachs, l’accès à la prochaine saison de Ligue 1.
Au rythme où vont les autres, pourtant, il en faudra peut-être moins que ça. Six équipes tournent à moins d’un point par match en moyenne depuis le début de la saison, et il y a quand même fort à parier que les quatre futurs relégables figurent parmi ceux-là. Parmi Brest, Strasbourg, Ajaccio, Troyes et Auxerre, Angers semblant déjà promis à la Ligue 2.
« À 40 points, on devrait être sauvé, donc il reste six points et ceux-là peuvent être difficiles à prendre »Installé sur un matelas confortable, Clermont refuse donc de s’endormir. C’est tout à son honneur, même si, dans les rangs auvergnats, on reconnaît « un peu plus de sérénité » depuis la victoire à Toulouse (1-0). « C’est une victoire importante dans notre objectif de maintien », reconnaît Pascal Gastien, sans pourtant en démordre : « Il faut aller à 40, accrocher quelques points. À 40, on devrait être sauvé, donc il reste six points et ceux-là peuvent être difficiles à prendre ».
Ils le seront forcément ce dimanche après-midi (13 heures) contre Lens, dernier représentant du top 5 à ne pas avoir joué au Montpied cette saison. Contre un candidat à l’Europe même moins en forme, le Clermont Foot aura moins la faveur des pronostics que lors de ses prochaines réceptions. Mais au regard des difficultés nordistes à l’extérieur (et surtout dans un Montpied où il reste sur neuf sorties sans succès), il a la possibilité de faire un pas de géant, donc, vers une troisième saison de Ligue 1, si l’on part du principe que ce n’est pas déjà fait.
Le groupe clermontois, qui vient de prendre deux fois plus de points en deux rencontres que lors des cinq journées précédentes, a aussi le droit de regarder de l’autre côté. Dans le sillage d’un Maxime Gonalons qui croit clairement au top 10, la formation auvergnate peut viser plus haut. Ça ne déplaira pas à son entraîneur, à condition de ne pas se perdre en route, bien sûr… « Les joueurs ont envie d’être le plus haut possible, et c’est bien d’avoir de l’ambition, c’est aussi dans l’intérêt du club. Mais il n’y a pas de plaisir sans rigueur ».
Après une fin de saison crispante l’an dernier, la perspective de vivre une dernière ligne droite tranquille est aussi très tentante. Et, comme le maintien, très envisageable.
Laurent Calmut
