Loin de l’image éculée de l’asile de fous qui lui colle à la peau, le centre hospitalier du Pays d’Eygurande (CHPE) est un établissement psychiatrique bien ancré dans la modernité. À commencer par l’étendue de son champ d’action, « qui va du sevrage tabagique jusqu’à la prise en charge de cas psychiatriques très lourds, en milieu fermé, au sein d’unités de malades difficiles », explique le directeur, Christophe Rouanet.
Politique d’autonomieSur un effectif de 483 personnels, le CHPE compte 377 soignants, parmi lesquels sept psychiatres et cinq médecins généralistes. Sur plusieurs sites, outre le très impressionnant site historique de La Cellette, ancien monastère entouré de forêt au fond de la vallée du Chavanon, l’hôpital prend en charge de nombreux patients à Ussel (unité d’hospitalisation complète à l’hôpital, centre médico-psychologique), à Monestier-Merlines (patients déficitaires et addictologie), à Bort-les-Orgues (centre d’accueil thérapeutique et centre médico-psychologique) ou encore à Brive (deux unités de réhabilitation psycho-sociale).
Avec l’évolution des outils de prise en charge des patients, le CHPE poursuit également ses initiatives en matière de transition énergétique et de développement durable. « Le projet d’actions a débuté en 2008 avec la mise en place d’une chaufferie biomasse, qui permet de fournir eau chaude et chauffage sur l’ensemble du site de La Cellette. »
« En 2019, une deuxième chaufferie biomasse a été mise en place pour Monestier-Merlines, afin d’alimenter les unités de l’Atrium et l’unité de traitement de la maladie alcoolique. Nous vendons aussi au maroquinier Tolomei, dont les bâtiments sont juste à côté, et alimentons notre cuisine centrale », retrace le responsable, à l’allant communicatif.
Avec ces chaudières plus économes, le CHPE poursuit son chemin vertueux sur le plan environnemental avec un changement progressif de son parc auto au format électrique. « Nous avons actuellement 70 véhicules, dont 20 effectuent chaque jour entre 100 et 200 kilomètres et sont donc éligibles à passer à l’électrique », explique Christophe Rouanet. Un plan d’investissement de 600.000 € a été débloqué pour deux ans afin d’acheter dix véhicules par an en remplacement des voitures thermiques. A cela s’ajoute une enveloppe de 700.000 € sur deux ans afin d’installer les bornes de recharge nécessaires. « L’idée est d’équiper tous nos sites et aider nos salariés à la transition énergétique. Ceux qui viendront avec leur véhicule électrique ou hybride auront un quota de recharges gratuites sur site. »
Le photovoltaïque va se développerEnfin, un ambitieux projet photovoltaïque doit venir compléter le recours aux énergies renouvelables et placer davantage l’hôpital sur les rails de l’autonomie énergétique. « Avec les 600 m2 de panneaux installés en 2020 sur le toit de l’unité malades difficiles, nous avons réduit en 2022 de 15 % notre consommation et de 10 % grâce aux efforts d’économie des personnels », souligne Christophe Rouanet.
Deux nouvelles ombrières, équipées de 600 m2 de panneaux photovoltaïques chacune, vont dans les prochains mois être créées : sur le parking à côté de la cuisine centrale à Merlines et sur le site Val Horizon à Brive. « L’idée étant de produire de l’énergie dans un premier temps, mais ensuite de pouvoir la stocker. » Pour 2022, la vente d’énergie solaire produite à La Cellette a permis d’écrêter les factures. « Cela représente 250.000 € par an d’impact anticipé pour l’an dernier ».
Julien Bachellerie
