Jean-Michel Couyade, installé à Saint-Cyr-la-Roche depuis 2022, fait partager sa passion de la fauconnerie à travers une association Les grandes ailes corréziennes.
Passionné par les oiseaux depuis toujours, épicurien, chasseur, pêcheur, amoureux de la nature, Jean-Michel Couyade, venu passer sa retraite à Saint-Cyr-la-Roche (Corrèze), est devenu fauconnier amateur quand il a commencé à s’intéresser aux fêtes médiévales.
Un long processus pour pouvoir détenir des rapaces"Aimer les oiseaux et la nature mais aussi la chasse n’est pas incompatible et la fauconnerie représente tout ça", explique cet ancien ingénieur chercheur à EDF de 59 ans qui, de 2000 à 2012, a géré une association de fauconniers, La Pierre aux lièvres (basée à Sens dans la région Bourgogne), sans détenir lui-même des rapaces : "L’association orientée cynégétique proposait un équipage de fauconniers".
Une belle entrée en matière dans le monde de la fauconnerie pour Jean-Michel Couyade, novice à l’époque : " On ne devient pas fauconnier comme ça. Avec des oiseaux qui sont protégés depuis 1973, c’est très compliqué : il faut suivre un protocole très strict, être parrainé, faire des stages, obtenir l’autorisation préfectorale d’élevage…" En 2013, il décroche ainsi l'agrément pour détenir jusqu’à six rapaces de chasse, "soit buse, aigle, faucon, grand-duc… Un agrément qui n’autorise pas les chouettes, les serpentaires, les espèces exotiques… qui ne sont pas considérés comme des oiseaux de chasse."
Le nécessaire travail d’affaitage avec les oiseauxSon premier rapace acheté chez un éleveur de Nouvelle-Aquitaine, Philippe Hertel, est une buse de Harris, une race américaine qui ressemble plus à un aigle qu’à une buse européenne : "C’est un oiseau très famille, idéal pour les débutants en fauconnerie car il accepte facilement l’humain, d’autant plus quand on l’élève à la main dès son plus jeune âge."
Jean-Michel a ramené chez lui la buse, baptisée Olympe, quand elle avait 4 à 5 semaines et l’a alors affaitée (dressée) lui-même. "Le travail d’affaitage est très important et long, un à deux ans : je l’ai nourrie seulement à la main, enfin au gant de cuir (qui protège de ses serres acérées), pour 'l’imprégner humainement'."
Au fil des mois et des années, Jean-Michel Couyade a réussi à gagner la confiance, voire une belle complicité, avec Olympe, puis, de la même manière avec Pyrrhus, une autre buse, un mâle cette fois, et Pollux, un majestueux grand-duc européen (le plus grand oiseau de proie nocturne), achetés au même éleveur alors qu’ils étaient âgés de quelques semaines.
Quand on arrive à une symbiose avec les oiseaux, c’est magique ! Pollux est mon oiseau fétiche : elle a 6 ans et je suis le premier être vivant qu’elle a vu en sortant de l’œuf !
Passer du temps avec ses rapaces"Je passe beaucoup de temps avec mes oiseaux, je leur parle, leur lisse les plumes, je les fais voler et je chasse avec les buses, poursuit Jean-Michel. J’utilise une longe de 30 mètres et je les libère après ; ils reviennent toujours. Je peux faire 4 à 5 kilomètres dans les bois avec les buses lors de la chasse ; avec le chien qui met le petit gibier à l’arrêt, les buses tentent de les attraper… mais les ratent 90 % du temps."
Circé, un faucon pèlerin du Maghreb.
Le petit dernier du fauconnier, Circé un faucon pèlerin du Maghreb, lui, est beaucoup plus sauvage : "Je l’ai eu à plus d’un an ; le travail d’affaitage avec lui ne fait que commencer… C’est mon défi !"
Une association pour faire découvrir la fauconnerieInstallé en 2022, au moment de sa retraite, dans la maison achetée il y a six ans à Saint-Cyr-la-Roche, avec sa femme Lysiane qui partage sa passion, Jean-Michel a bien sûr amené ses rapaces et a fait construire de grandes volières dans le jardin.
"Originaire de La Rochelle, je connais bien la Corrèze pour être venu pêcher à la mouche depuis mes 17 ans à Beaulieu-sur-Dordogne Un département qui convient à ma philosophie d’épicurien."
Et pour faire partager sa passion aux Corréziens, il a créé une association Les grandes ailes corréziennes, le but étant de pouvoir réaliser des interventions publiques avec ses rapaces.
L’association démarche actuellement les collectivités et associations du bassin de Brive pour intervenir lors des manifestations prévues. Contact : 06.71.72.82.34 ou jm.couyade@les-grandes-ailescorreziennes.fr. Site:www.les-grandes-ailes-correziennes.fr
"Nous avons le droit à sept interventions par an dans le cadre des fêtes de chasse, nature, médiévale… Nous ne faisons pas voler les rapaces, on les présente sur des plots ou on déambule avec eux dans le public pour que les gens les voient de près. L’idée est de ne pas démystifier les rapaces, mais de les montrer comme ils sont au naturel, dans leur cycle de mue normal, de faire découvrir leur utilité dans la nature, d’expliquer la méthode de chasse avec eux…"
Texte et photos : Christine Moutte