Torses bombés et cocoricos hauts du bec : la France serait championne du monde de la parité hommes-femmes dans les grandes entreprises, selon un classement dévoilé la semaine passée. Voici la magie de ces baromètres qui devinent la météo de nos âmes, percent le secret de nos liens et savent tout mesurer.
Entre les chiffres et les êtres, c’est presque pareil, au fond. Mais au risque de plomber l’ambiance, on n’a pas encore inventé le tableur Excel capable de calculer à coup sûr l’égalité entre les sexes et le niveau d’avancement d’un pays en la matière. Le sujet ayant heureusement peu de choses à voir avec une course de chevaux, il convient de l’approcher justement à hauteur d’hommes et de femmes.
Non pas en comptant le nombre de sièges dans les conseils d’administration mais en regardant et en écoutant ce que la vie nous raconte, au travail, à l’école, dans la rue, à la maison.
En l’occurrence, le compte n’y est pas et on n’avancera pas si on s’obstine dans l’idée que l’égalité n’est qu’un chiffre à contempler alors que c’est d’abord une exigence à partager et un chemin à tracer. L’ONU prévoit qu’on en verra peut-être un jour le bout. Mais pas avant 300 ans. Que seront alors devenus nos torses bombés ?
Stéphane Vergeade