Montluçon communauté (Allier) a voté, ce lundi 6 mars, les nouveaux taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Des taux qui seront, pour l’année 2023, en moyenne en hausse de 5 %.
Le constat est sans appel pour Montluçon communauté (Allier). La collectivité enregistre une augmentation de 12 % du coût de la collecte et du traitement des ordures ménagères. « Aujourd’hui, au moins la moitié de ce qu’il y a dans les poubelles ne devrait pas y être », souligne avec agacement Jean-Pierre Momcilovic, élu montluçonnais délégué aux finances, et par ailleurs président du Sictom de la région montluçonnaise.
« Si on avait baissé simplement de 10 % le poids des déchets en 2022, on aurait pu ne pas augmenter les taux. Mais là, nous n’avons pas le choix. » C’est donc une nouvelle augmentation, après notamment les tarifs de l’eau, qui attend les habitants du territoire en 2023. Une hausse en moyenne de 5 % des taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagère (TEOM).
Diminuer la quantité de déchets pour payer moins« Je comprends bien ce qui conduit le Sictom à augmenter les taux de 5 %. Mais cela vient s’ajouter à d’autres augmentations. On doit bien avoir conscience - mais je suis certain que c’est le cas - que ça ne pourra pas durer », soutient Bernard Pozzoli, maire de Prémilhat.
« On est tous confrontés à des difficultés plus grandes : pour l’énergie, pour l’alimentation, pour l’inflation… Cela va devenir très difficile pour une partie de la population. Les gens ne vont plus pouvoir faire face aux dépenses du quotidien. »
Cependant, même conscient de cette problématique, pour Jean-Pierre Momcilovic, la « seule façon de diminuer les dépenses est de diminuer la quantité de déchets ».
« C’est aussi aux citoyens de faire en sorte de mettre les bons produits au bon endroit. Car actuellement sur les un peu plus de 3 millions que coûte l’enfouissement et les plus de 1,2 million de TGAP [taxe générale sur les activités polluantes, NDLR], il y a près de la moitié qui pourrait ne pas être payée si tout était dans les bonnes poubelles. »
Des actions menées par le SictomMais, pour limiter les coûts, le Sictom met également en place différentes actions. « Nous avons par exemple commencé un certain nombre d’opérations de collecte, à part, des fermentescibles [déchets biodégradables, NDLR], obligatoire au 1er janvier 2024. On devrait pouvoir commencer en centre-ville à l’automne 2023. » De quoi permettre de diminuer le nombre de tournées et donc de diminuer « le kilométrage, car le carburant représente 1,2 million par an ».
Autre levier, et non des moindres, pour le Sictom : la mise en place d’une tarification incitative, à la levée. « Si tout se passe bien, d’ici deux ans, les gens payeront en fonction des déchets qu’ils mettent dans leurs poubelles. » Comme une ultime solution pour inciter les foyers à mieux trier.
Coût des énergies : Montluçon communauté (Allier) demande un effort aux associations
Laura Morel