Après une première campagne de communication lors de la simplification du geste de tri, en octobre, Saint-Flour communauté mène une nouvelle campagne de sensibilisation. Une piste parmi d'autres pour améliorer le tri sur son territoire.
Un sac, pour mettre les emballages. Et un magnet, pour se rappeler ce qu’on doit mettre le sac. C’est le « cadeau » (la campagne coûte 26.000 €) qu’offre Saint-Flour communauté à tous ses habitants. Histoire de bien rappeler la simplification du geste de tri entrée en vigueur en octobre dernier : tous les emballages vont désormais dans la poubelle jaune, et le reste (hors compost) dans la noire.
Tri des déchets : qu'est-ce qui va changer dans l'Est Cantal ?
Par la sensibilisationAvec toujours le même but. « L’idée, détaille Céline Charriaud, présidente de l’interco, c’est d’enfouir le moins possible de déchets ultimes. Pour faire face à l’explosion du coût de la taxe sur la gestion des activités polluantes, et pour prolonger la durée de vie de notre casier. Depuis octobre, on note une augmentation du tonnage de la collecte des bacs jaunes, autant de déchets qui sont valorisables. C’est positif, mais une piqûre de rappel est nécessaire, car certains secteurs sont des mauvais élèves. » Membre de l’exécutif en charge de ce dossier, Loïc Pouderoux ajoute qu’
il faut bien faire comprendre aux gens que chaque geste compte, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Il ne faut pas se dire “ça sert à rien que je trie, parce que je produis peu de déchet”, c’est faux, tout le monde doit s’y mettre.
Et Saint-Flour communauté doit s’adapter : « on doit échanger pas mal de bacs, reprend Céline Charriaud, car aujourd’hui, les jaunes se remplissent beaucoup plus vite. Pour cela, on est preneurs de tous les retours possibles de la population. »
Sans répressionL’intercommunalité a donc choisi la stratégie de la communication pour favoriser les bonnes pratiques. Cela suffira-t-il, ou faudra-t-il en venir à la répression ? Ce n’est pas la philosophie de Céline Charriaud. « On réfléchit à la tarification incitative. Mais cela coûte cher à mettre en place, et ce n’est pas forcément adapté à nos territoires de montagne. En tout cas, ce serait un système incitatif, avec une carotte pour ceux qui font les choses bien, et une absence de carotte pour les autres. » Et la création d’une brigade verte ? « Nous n’en avons pas, mais c’est tout comme. Aujourd’hui, on sait dans quels bacs le tri est mal fait. On a fait des rappels à la loi, mais on n’a pas voté le principe de créer des amendes. Je crois plus en la pédagogie. »
Avec des bennes à cartonEn fin d’année dernière, cinq bennes à cartons ont été déployées, en complément des déchetteries : à Valuéjols (rue des estives), Ruynes (Grand rue), Neuvéglise-sur-Truyère (rue de Vareine), Chaudes-Aigues (parking de la piscine) et Saint-Flour (place du Canon, à usage exclusif des commerçants).« On s’était rendu compte que les bacs jaunes étaient obstrués par les cartons bruns, souvent mal pliés, et que du coup les collectes étaient plus légères, explique Céline Charriaud. Cette solution est censée y pallier. »Le procédé s’installe pour l’heure. Deux bennes ont déjà été vidées, et elles n’étaient qu’à moitié pleines. Au moins, elles ne contenaient que du carton. À noter que ce dernier doit être plié et compacté avant d’être déposé.
En travaillant sur ses déchetteriesAvec 106 kg déposés par an et par habitant, Saint-Flour communauté est à la traîne en termes de flux dans ses déchetteries (aux Cramades et à Pierrefort), par rapport aux autres communautés comme à ses objectifs (246 kg/an et par habitant).
Déchetterie de Saint-Flour« Il y a d’abord un problème de maillage du territoire, estime Céline Charriaud.
On ne va pas à la déchetterie si elle est trop loin. Nous avons donc engagé une réflexion sur ce sujet, et une étude d’impact est aujourd’hui menée pour la création d’une nouvelle, à Chaudes-Aigues. Une autre sera lancée prochainement sur l’éventuelle création d’une déchetterie mobile.
Autre piste d’amélioration, « nous sommes en train d’élargir les types de déchets non dangereux qui peuvent y être déposés, précise Loïc Pouderoux. Depuis le début de l’année, les couettes et coussins peuvent ainsi être valorisés, et c’est désormais le cas des articles de sport, de loisir, des jouets et des articles de jardinage et bricolage. »