À première vue, pour la plupart d’entre nous, le monde de la danse contemporaine, actuellement à l’honneur au Centre national du costume de scène (CNCS), est un domaine ésotérique, dont seuls les experts peuvent en déchiffrer les codes.
Pour approcher d’un œil craintif, mais curieux, cet art nébuleux, il y a une solution au CNCS : se lancer sur la piste du secret du Chapelier fou à travers toutes les salles du musée. La légende raconte qu’il y a fort longtemps, cet artisan aux doigts de fée, agissant dans les coulisses du musée, aurait confectionné un chapeau majestueux aux puissants pouvoirs. L’artiste qui avait la chance de le porter pendant un spectacle proposait à chaque fois une prestation incroyable. Un jour, le chapelier et son chapeau disparurent mystérieusement, sans laisser de trace, si ce n’est une suite d’énigmes, et un sac rempli d’objets pour les résoudre, et comprendre son secret. Voilà pour le pitch.Le sac rempli d''outils mystérieux. Photo Séverine Trémodeux
Nous arrivons donc à l’accueil du CNCS. On nous donne ce sac d’objets bizarres (un engrenage en bois, des pièces de puzzle…), un carnet et une fiche à remplir pour résoudre l’énigme. Amandine Lombard, la responsable (accueil, billetterie, boutique) nous met au défi :
En général, les gens mettent une heure, ceux qui ont l’habitude 45 minutes.
Nous, on n’a pas l’habitude. Elle se veut rassurante : ce n’est pas un escape game, si on dépasse, on ne restera pas enfermé dans le CNCS. Ouf. On mettra 1 h 15.
Pour notre défense, on devait prendre des notes et des photos, c’est pas facile. Et puis quand on a trouvé le premier panneau d’énigme, entre deux escaliers du musée, on a vite compris que c’était pas pour les bébés ! « À partir de 12 ans, ça peut le faire », d’après Amandine Lombard.
Pour cette énigme, il faut placer le petit carnet devant le panneau sur lequel est placé un miroir. La suite restera secrète. « On va pas tout leur dire, on a assez galéré », comme dit la collègue photographe.Une loupe spéciale de chapelier. Photo Séverine TrémodeuxCette énigme nous en apprend un peu plus sur le Centre national du costume de scène lui-même. Sur son architecture. Ses escaliers monumentaux sont particulièrement élégants par leur structure, et aussi par leur pierre, du grès de Coulandon, dont les carrières sont situées non loin de Moulins.
D’autres énigmes pour résoudre le secret du chapelier abordent des thèmes variés : le costume, la scène, les métiers du spectacle, ou encore l’histoire du musée. Et c’est comme ça qu’on se retrouve à quatre pattes, à essayer d’assembler les pièces du puzzle à côté des vitrines habitées des mannequins de l’exposition de (La) Horde et du Ballet national de Marseille. Des mannequins par ailleurs eux-mêmes dans des positions improbables, et vêtus de costumes énigmatiques.
Un moyen pour découvrir la danse contemporaineUne fois l’énigme du chapelier résolue, il reste celle-ci. Pour éclairer les visiteurs sur cette exposition explosive, à voir jusqu’au 30 avril, le CNCS a plusieurs solutions. Comme la scénographie est très épurée, avec peu de textes de salle, Loriane Pobelle, la responsable communication, recommande, pour les profanes en danse contemporaine, les visites guidées.
Il y a plein d’anecdotes qui vont donner les clefs pour apprécier l’expo, mieux la comprendre, et s’immerger dans cet univers.
Sinon, on peut aussi se servir de l’audioguide sur son téléphone (gratuit avec le prix d’entrée), où le propos est plus condensé, mais permet d’approcher à son rythme l’expo.
Moins accessible que celle sur Molière, « il faut y aller en se disant qu’on va découvrir quelque chose de nouveau, c’est une expérience à vivre », résume Loriane Pobelle.
Par un jeu de piste, une visite guidée ou un audioguide, il y a plein de façon de découvrir « Danser l’image », et de s’ouvrir - tel est le but du CNCS - à d’autres formes d’art.
PratiqueJeu de piste, le secret du Chapelier fou, 12 euros par personne, 10 euros à partir de 4 personnes. Réservation conseillée au 04.70.20.76.20 ou à accueil@cncs.fr
Diverses animations au Centre national du costume de scène en mars
Plusieurs animations sont proposées en mars par le Centre national du costume de scène, autour de la nouvelle exposition « Danser l’image », et sur l’exposition permanente sur Rudolf Noureev.Trois animations autour de la danse contemporaine le 11 mars. Photo d'illustration François-Xavier GuttonLe temps fort au mois de mars pour le Centre national du costume de scène sera la journée du 11. Ce jour, trois animations en lien avec l’exposition Danser l’image, (dédiée au Ballet national de Marseille et la troupe de danse contemporaine (La) Horde) seront proposés gratuitement aux enfants. Mais les parents peuvent aussi venir !
Tout d’abord, la danseuse Lila de la Compagnie Arkhè, avec laquelle travaille déjà le CNCS, proposera la création d’une petite chorégraphie s’inspirant de (La) Horde, dans le salon d’honneur. À l’étage, un instrument de musique étrange sera présenté, et les jeunes pourront s’y essayer : un thérémine. Pas de touches, pas de cordes, on crée des notes avec des mouvements de ses mains, « par des ondes ». « Le résultat a un côté Jean-Michel Jarre », éclaircit Loriane Pobelle, responsable communication. À plusieurs moments dans l’après-midi, l’artiste Samuel Monce en fera des démonstrations. La troisième animation de la journée sera présentée par l’équipe du CNCS, et consistera en la confection d’un « bracelet tutu pour faire des petites chorées avec les doigts ».
5.000 photos inédites de Noureev présentéesAutre moment fort du mois, sur l’expo permanente cette fois-ci : le 18 mars à 18 heures, Manon Mauguin, chargée d’inventaire des collections au CNCS, présentera, à l’occasion d’une conférence, l’importante collection de 5.000 photographies présentes dans le fond Noureev du centre. Dans l’exposition, il y a des photos, mais peu. On pourra donc y découvrir des images inédites, du danseur sur scène ou de ses partenaires. « C’est l’occasion d’en découvrir davantage, avec ce fond qui vient d’être répertorié et étudié. »
Parmi les autres animations du mois, un atelier maquillage, également le 18 mars, mais à 14 heures, sera proposé par Sophie Decharne, maquilleuse spécialisée en effets spéciaux pour le cinéma. L’animation, qui durera 3 h 30, sera ouverte dès 15 ans, pour 25 euros par personne.
Plus de détails sur les animations du Centre national du costume de scène sur cncs.fr
Emeric Enaudemeric.enaud@centrefrance.com