Le projet d’aménagement touristique de la Grange Haute, sur la commune de Labessette, au bord de la Dordogne, suscite des interrogations parmi la population de Dômes Sancy Artense.
" Il y a une étude en cours pour savoir ce qu’il est possible de faire à la Grange Haute. " Le site naturel, au bord de la Dordogne, est remarquable. Un havre de tranquillité sur lequel la municipalité et la communauté de communes de Dômes Sancy Artense envisageraient des aménagements touristiques. C’est en tout cas l’objet de cette étude confiée à un cabinet clermontois.
Un site apprcié des pêcheurs et randonneursAlain Mercier, président de la communauté de communes, sans doute pour apaiser les esprits (lire ci-contre), se voudrait rassurant :
A ce jour, je ne sais pas encore ce que l’on va faire sur ce site. Mais, c’est un peu “vieillot”, et il n’y a rien pour les enfants. On voudrait donc rendre ce lieu un peu plus attractif.
Le chemin de randonnée se dessine
Pas de système d’assainissement collectif, sanitaires anciens, accès et stationnement restreints… Des travaux pourraient être réalisés dans le cadre de la stratégie globale orientée vers le tourisme. La question est de savoir qu’elle en sera l’ampleur et l’impact sur l’environnement. En effet, le site de la Grange Haute est soumis à la Loi littoral, du fait de la surface couverte par le lac du barrage de Bort-les-Orgues. Et tout aménagement doit se faire avec l’accord d’EDF, qui exploite les installations hydroélectriques.
Comité de pilotage Le vice-président Thierry Barlet et le président de l'Adel, Claude Cousserand, sur la plage de La Grange Haute.Actuellement, une base nautique est en activité et le site est ouvert au public. Mais une chose est sûre :
La baignade surveillée par contre, on ne souhaite pas du tout aller dans ce sens-là et on ne veut pas réaliser de gros investissements sur ce site, si toutefois on décide de faire quelque chose.
Un comité de pilotage a été constitué, non sans mal, avec deux élus représentants la majorité et l’opposition au sein du conseil municipal de Labessette. Le résultat de l’étude du projet sera présenté d’ici à un an. La réalisation des aménagements n’interviendrait donc pas avant 2025.
" On ne veut pas que ça devienne un petit Walt Disney. "
" Quand on voit un site comme celui-ci, on a envie de le préserver. " Claude Cousserand, président de L’Adel (Association de défense de l’environnement, protection des rives et paysages de Labessette (*)), ne cache son inquiétude. Un sentiment partagé par certains habitants et d’autres défenseurs de la nature qui ont signé la pétition en ligne sur le site cyber@cteurs (1.676 signatures). " On n’a pas eu de concertation, ni de communication sur ce projet. On ne veut pas que ça devienne un petit Walt Disney ", poursuit-il. Le collectif, qui a financé la restauration d’un chemin pour faciliter la randonnée, n’est pas opposé à des aménagements. Mais par petites touches. " S’il faut faire un parking par exemple, il faut prendre les terres des propriétaires car, lorsque le barrage est plein, c’est impossible autrement ", prévient Claude Cousserand. L’Adel reste vigilante et souhaite faire entendre la voix des défenseurs de la nature. (*) L’Adel est affiliée à la Fédération nature et environnement du Puy-de-Dôme (FNE63).
David Allignon