En tant que président de la Ligue de football amateur et membre du comité exécutif de la Fédération française de football, le Cantalien Vincent Norlogues a appelé, ce mardi 21 février, dans une interview accordée à L’Équipe, Noël Le Graët à démissionner de son poste de président de la FFF.
Celui-ci a été épinglé par un audit rendu le 15 février, pour « ses prises de position publiques déplacées » et « un comportement inapproprié vis-à-vis des femmes ».
Pourquoi avez-vous demandé la démission de Noël Le Graët ?Je pense que c’est la seule porte de sortie honorable pour lui et pour l’institution. S’il va jusqu’à la réunion du Comex (prévu le 28 février), le monde amateur va demander sa révocation. C’est pire qu’une démission. Il peut aussi être traduit devant la commission de discipline. C’est moins digne.
Le monde amateur souhaite également sa démission ?Majoritairement oui, il souhaite sa démission. Et, au-delà des relations que j’ai avec Noël Le Graët, je me dois surtout de porter la voix de mes mandants. C’est ce que je lui dirai lors de la réunion du Comex : il y a notre relation et le rôle que j’ai à jouer, c’est-à-dire représenter les mandants.
Comment va se passer le Comex du 28 février ?S’il démissionne, il faudra enregistrer sa démission. Sinon, ça va être tendu. La plupart des membres du Comex souhaite son départ, donc la suite ne sera pas très agréable. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amener du chaos au chaos.
« L'institution va bien »Pourquoi avez-vous choisi de réagir maintenant, et pas avant, à ce sujet ?Jusqu’à maintenant, personne ne m’avait appelé. Je ne suis pas du genre à appeler pour donner mon avis mais quand on m’appelle je le donne et j’essaie de porter la parole commune du football amateur. C’est la première fois que L’Équipe m’appelle depuis ma prise de fonction, je suis content de voir que le football amateur existe.
Cette affaire aura-t-elle des conséquences sur la Fédération ?L’institution va bien. Les grands reproches concernent le comportement d’une personne. On ne peut pas faire d’amalgame entre cette personne et l’institution. Cette affaire donne une mauvaise image d’une personne, pas de l’institution. Aujourd’hui, le foot continue de se jouer au jour le jour, le nombre de licenciés n’a jamais été aussi haut. Le foot, ce ne sont pas les douze membres du Comex, mais les 2,8 millions de licenciés qui veulent pratiquer chaque week-end.
Mathieu Brosseau