Eva Hospital, 20 ans, est morte d’un coup de feu dans la tête, le 24 janvier 2023, dans son appartement à Lempdes.
Alors que son compagnon, suspecté d’être l’auteur du tir, est mis en examen pour homicide volontaire aggravé, une marche blanche est organisée par les parents d’Eva, ce samedi pour un hommage : « Eva était étudiante en troisième année de droit. Elle travaillait le week-end. Elle était insérée et appréciée », souligne Me Lebert, avocate de la mère de la jeune femme. « Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité. Ses parents, à travers cette marche blanche, veulent que les gens qui la connaissaient puissent se retrouver ». « L’idée, reprend Me Vian, conseil du père d’Eva, est de réunir ses amis, ses connaissances et la société civile ». Pour les deux avocates, les féminicides ne sont pas, en effet, seulement des drames personnels. Ils sont l’affaire de tous : « Il faut une prise de conscience de tous », appuie Maud Vian. « Il faut être attentif aux signaux faibles. Les violences conjugales, un féminicide, ça peut arriver à n’importe qui. On pense que les victimes sont des femmes fragiles mais c’est faux. Ce sont souvent des femmes fortes. Ce sont chaque fois les mêmes histoires ». Avec des épisodes violence qui précèdent le passage à l’acte.
"L'expression ultime des violences conjugales"Ne pas se taire, parler à ses proches, ne pas avoir honte. C’est le message qu’entendent faire passer les parents d’Eva Hospital lors de cette marche blanche. Une démarche soutenue par Osez le féminisme 63 : « Nous y participerons pour épauler une famille en deuil. Aucune famille ne devrait vivre cette horreur », souligne Leïla Chétih, porte-parole de l’association. « On veut dire aussi que ce n’est pas un fait divers, que c’est l’expression ultime des violences conjugales. Les féminicides sont un fléau sur lequel nous voulons alerter toutes les femmes. Notre travail est de dénoncer et d’alerter ». Samedi 25 février. Départ de la marche blanche silencieuse à 15 heures, place de la Victoire, à Clermont-Ferrand, jusqu’au banc rouge du jardin Lecoq.
Leïla Aberkane