Depuis mai 2022, les Instituts de formation d’aide-soignant (Ifas) de Thiers et Ambert accueillent des patients un peu particuliers. En effet, les étudiants peuvent s’exercer sur des mannequins connectés (un sur chaque site, ndlr). « On crée différents scenarii qui donnent l’impression d’être au chevet d’un patient », indique Catherine Mazellier, directrice des Ifas de Thiers et Ambert.
Hyperventilation, nausées, crise cardiaque…Les possibilités sont multiples. Le mannequin peut tousser, imiter une insuffisance respiratoire, des nausées et vomissements et même une crise cardiaque. Le mannequin peut aussi pousser de grands cris de douleur. Via un micro-interne, les formatrices peuvent faire parler le mannequin, pour appeler à l’aide ou encore dire où il a mal. Ainsi, on observe l’interaction entre l’étudiant et le mannequin à qui il doit parler, comme pour un vrai patient.
« Au début, ça surprend les étudiants. Dans des situations de stress, ils oublient qu’ils ont affaire à un mannequin. »
Les séances avec le mannequin connectés de l'Ifas de Thiers sont filmées pour être débriefées ensuite.
Avec cet équipement, les étudiants peuvent apprendre les différents actes de soins en situation quasi réelle. Le scénario peut aussi évoluer en cours de séance, en fonction de ce que font les élèves. La situation peut s’améliorer ou au contraire empirer.
Un équipement à 43.800 eurosLes séances sont filmées et enregistrées pour les débriefer ensuite. « Cela permet de voir avec les élèves ce qui a marché et ce qui n’a pas marché », indique Sylviane Donjon, formatrice. Un processus bénéfique pour tous. Chaque mannequin et son système de caméras coûtent 43.800 euros, subventionnés intégralement pas la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour l’instant, seuls les étudiants de la promotion 2022 ont pu pratiquer sur ces mannequins connectés à la fin de leur cursus. C’est le cas de Valérie Tournaire, 39 ans, embauchée comme aide-soignante à l’hôpital de Vichy : « Ça permet de passer de la théorie à la pratique avec des cas très concrets, sans les risques d’une situation réelle. Au début, ça fait bizarre de parler à un mannequin, mais après, on oublie ». Les étudiants évoquent aussi le stress de la simulation.
« Le fait d’être filmé et observé, ça met la pression. Mais c’est aussi une chance, car nous avons fait des erreurs que nous n’avons pas reproduites sur le terrain. »
La visio pour mutualiser les intervenantsLa promotion 2023 n’a pas encore pu s’y essayer, car il y a encore des bases de connaissances et de compétences à acquérir. Parmi les nouveaux arrivants, Félicité Flammant, 44 ans, a hâte de pouvoir participer à une séance sur ce mannequin connecté : « On nous a expliqué que c’est presque comme une vraie personne. Je trouve que c’est une bonne idée, c’est mieux que sur un mannequin inanimé ».
Autre équipement connecté qui a fait son apparition dans les Ifas de Thiers et Ambert : le matériel de visio. Installé dans la salle de cours théorique, il permet des échanges entre les équipes pédagogiques des deux sites. Mais il permet surtout de mutualiser les intervenants extérieurs.
« On fait parfois appel à des intervenants issus du terrain, qui font bénéficier de leurs expériences du quotidien et leurs compétences, aux élèves. Des intervenants qui sont évidemment rémunérés. La visio permet ainsi de mutualiser les coûts entre les deux Ifas », détaille Catherine Mazellier.
Thomas Loret
