L'acte 5 des manifestations contre la réforme des retraites a attiré environ 2.000 personnes ce jeudi dans les rues de Montluçon. Des manifestants qui espèrent toujours faire reculer le gouvernement.
"Il a de la gueule notre cortège, camarades"... En tête du défilé montluçonnais, les responsables syndicaux semblent apprécier la mobilisation des opposants à la réforme des retraites en ce jeudi lors de cette cinquième manifestation en moins d'un mois.
Parmi eux, Patrice Adamski, ancien salarié de Rockwool à Saint-Eloy-les-Mines qui trouve cette réforme "complètement nulle" et dénonce "le flou total" qui, selon lui, entoure le texte présenté à l'Assemblée nationale.
J'ai 58 ans. J'étais dans l'industrie et on m'a licencié pour cause de maladie professionnelle après 36 ans de boîte.
(retraité)
"En défilant pour la cinquième fois, je me bats pour mes enfants car en fin de carrière, il faut pouvoir profiter de la vie. Ce n'est pas à 70 ans qu'il faut le faire", ajoute-t-il.
Présente dans le défilé, Marie-Claude Moncelon est venue dire tout le mal qu'elle pensait de la réforme du gouvernement. A 62 ans, cette agricultrice espère bientôt bénéficier d'une retraite bien méritée : "Travailler plus longtemps me paraît difficile parce nos métiers sont des métiers pénibles".
A quelques mètres, Sylvie Calvary foule le pavé montluçonnais. "J'ai participé à toutes les manifs et je n'en raterai aucune. Cette réforme, elle ne tient pas la route. Elle est injuste et elle n'a pas été pensée".
Ancienne comptable, aujourd'hui retraitée, elle espère que le gouvernement finira par "lâcher l'affaire" : "Il n'y a que le blocage du pays qui peut faire craquer Macron et compagnie".
Macron, obéissant aux patrons, ce sont les patrons qui vont lui demander de renoncer à son projet quand le pays sera bloqué parce que la rue, il s'en fout.
(retraitée)
Vers 16 heures 30, les manifestants ont achevé leur parcours sur le parvis de l'hôtel de ville de Montluçon où plusieurs opposantes au projet de réforme ont offert un flashmob sur un air bien connu... non sans avoir prévenu Emmanuel Macron que la manifestation du jour était la dernière sommation avant le blocage du pays souhaité par les syndicats le 7 mars prochain.
Texte et vidéo : Martial Delecluse