Le procès de l'artiste russe Piotr Pavlenski et de sa compagne Alexandra de Taddeo, soupçonnés d'avoir diffusé en 2020 des vidéos à caractère sexuel ayant entraîné la chute de Benjamin Griveaux, aura lieu le 28 juin, a décidé mercredi le tribunal de Paris.
Piotr Pavlenski, 38 ans, et Alexandra de Taddeo, 32 ans, présents au tribunal lors de cette audience de procédure, seront jugés pour atteinte à l'intimité de la vie privée.
Ils sont soupçonnés d'avoir enregistré puis diffusé sur internet en février 2020 ces vidéos intimes, qui avaient provoqué un scandale politique.
Le procès se tiendra toute la journée à partir de 9H30, avec une possibilité de poursuite le lendemain. Les prévenus souhaitent citer huit témoins, ont indiqué leurs conseils.
Une "démarche artistique"Ancien secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement et député, Benjamin Griveaux avait retiré sa candidature à la mairie de Paris juste après la diffusion des vidéos, abandonnant ensuite peu à peu sa carrière politique pour se reconvertir dans l'entrepreneuriat.
Connu pour s'être coupé un morceau d'oreille, cloué les testicules sur la Place Rouge à Moscou ou avoir incendié en 2017 la façade d'une succursale de la Banque de France à Paris, Piotr Pavlenski, réfugié politique en France depuis 2017, avait revendiqué sa démarche, présentée comme artistique et militante, sous le slogan "pornopolitique".
"Pornopolitique"Le montage de ces vidéos, adressées par M. Griveaux à Mme de Taddeo lors de leur brève relation, entre mai et août 2018, avait été publié brièvement une première fois sur un blog le 1er février 2020, puis une seconde fois, avec un fort retentissement, le 12 février sur un site "pornopolitique" créé par M. Pavlenski.
Dans la foulée de la diffusion des vidéos et de leur interpellation rocambolesque à Paris, le couple avait été mis en examen le 18 février 2020.
Une instruction est toujours en cours concernant cette interpellation dans l'ouest de Paris, devant l'objectif d'un photographe qui avait été renseigné sur la date et le lieu de l'opération.
M. Pavlenski a par ailleurs été renvoyé devant la justice dans une autre affaire, soupçonné de "violences avec arme" lors du réveillon du 31 décembre 2019 à Paris dans une soirée privée, dans le quartier huppé de Saint-Germain-des-Prés.
AFP
