Le tribunal judiciaire de Moulins règle « tous les problèmes entre particuliers du quotidien, les litiges de la vie quotidienne », indique sa présidente Dalila Zane. « Nous avons une vision de la paix sociale. Un litige réglé permet bien souvent d’apaiser une situation. Nous sommes là pour veiller au respect des règles de vie en société », détaille Dalila Zane.
Le tribunal statue du divorce au vice caché quand on achète une voiture, jusqu’au crime. « Nous avons une fonction d’assistance par exemple pour les parents qui ont des difficultés à assurer l’éducation de leurs enfants, ou à gérer leur argent. Nous avons une mission de protection pour les plus vulnérables et les enfants ».
Magistrate avant toutPrésidente du tribunal, Dalila Zane est avant tout une magistrate. Et un sacré couteau-suisse. Dans une juridiction de la taille de Moulins, elle s’occupe de toutes les affaires urgentes. C’est également elle qui suit les procédures en matière civile pour les contentieux supérieurs à 10.000 euros, « des dossiers très techniques ». Elle gère en amont tous les échanges entre les différentes parties afin que les audiences se déroulent de manière fluide.
Elle préside les audiences collégiales de correctionnelles donc là où sont jugées les personnes qui ont commis des délits. La présidente du tribunal est le binôme du juge d’application des peines qui s’occupe notamment des contrôles judiciaires, mais aussi des hospitalisations sous contrainte et des isolements avec contention. « C’est récent qu’un juge doive donner son avis. C’est avant tout une décision médicale. Mais l’hospitalisation sous contrainte avec contention, c’est une mesure des plus restrictives ».
Un nouveau tribunal à Moulins (Allier) en 2026
Dalila Zane est également en charge des expertises au civil et au pénal. Là, elle se charge des échanges, afin de ne pas avoir de renvoi, ce qui retarde les décisions.
Elle siège aux commissions de vidéo protection, mais aussi de la liste des jurés.La présidente du tribunal a également un rôle de ressource humaine, elle organise les services, évalue tous les deux ans les magistrats, arbitre les congés… Mais elle a aussi un rôle de représentation de l’institution judiciaire.
Une diversité de tâches appréciée par celle qui se dit amoureuse du judiciaire avec une importante liberté de parole.
Ouvrir le tribunal« C’est important de rencontrer les partenaires. Nous sommes un maillon de la chaîne, c’est ainsi qu’on peut mieux travailler ensemble. Et c’est important de montrer que les magistrats du siège vivent dans la cité. Nous ne sommes pas dans notre tour d’ivoire. Il nous arrive les mêmes choses qu’à tout le monde. C’est aussi pour ça que j’ai souhaité ouvrir la juridiction aux professionnels, mais aussi aux particuliers. Notamment grâce au centre départemental d’accès au droit. Dans l’opinion publique, il y a un sentiment d’opacité. C’est important d’expliquer ce qu’on fait ».
Avec le CDAD, elle a par exemple organisé différentes journées d’études sur la thématique des violences conjugales, les enfants de parents séparés, des thématiques qui lui tiennent particulièrement à cœur. « Ces journées n’étaient pas réservées aux professionnels de la Justice, il y avait également des aides soignantes, des psychologues et d’autres professionnels », indique Dalila Zane.
Le 1er janvier 2019, elle est nommée à la tête du tribunal de grande instance de Moulins.
Marie Collinet