L'US Issoire reçoit Le Puy, samedi (20 heures), au 6e tour de Coupe de France. Pour le club de R2, qui mise sur son vivier de jeunes joueurs, le rendez-vous valide des choix forts et un début de saison réussi.
C'est un peu la rançon du succès, mais l'US Issoire ne peut que s'en accommoder. Face à Mozac, l'équipe de R2 n'a pas eu que son "statut" à assumer au 5e tour, même si elle ne rendait qu'une division à son adversaire de R3. Pour les joueurs souvent jeunes de l'USI, il a aussi fallu gérer... la tribune.
600 personnes au stade du Mas, ça n'arrive pas tous les week-ends pour le ballon rond. « Ils ne sont pas habitués au bruit », concède le co-entraîneur et encore joueur, Christophe Kuhn.
A 37 ans, l'ancien de Beaumont, Mozac ou Cournon en a vu d'autres. Mais pour son groupe, 22 ans de moyenne d'âge malgré la présence de certains trentenaires comme Pierre Fontanon, c'est tout nouveau. Il a donc fallu s'adapter à ce contexte, ce qui n'a pas pris trop de temps. « Ils ont fait preuve d'un calme assez étonnant ».
Vainqueurs 2-0, les Issoiriens ont gagné le droit de défier Le Puy, club de National, samedi (20 heures). Il y aura donc encore du bruit dans la tribune mais, cette fois, pas de hiérarchie à faire valoir. « Il faudra vivre le truc, se laisser aller avec les émotions autour du match, mais pas pendant », évoque le coach. Et puis, qui sait :
« Je suis un compétiteur et je ne pars jamais sur un match avec l'idée de le perdre. Il faudra donc amener du "pourquoi pas" »
L'USI mise sur les jeunes formés au club cette saison (photo US Issoire).
Un message repris par le responsable technique des seniors, Thierry Faydit, pour qui la réception de la formation altiligérienne est aussi une belle occasion de jauger le groupe. « Si vous aspirez à jouer plus haut, c'est un bon test ».
En fait, c'est un bon test pour tout l'USI. Déjà hôte du Puy au 5e tour de Coupe de France en 2020 (défaite 2-0), le club vit un début de saison convaincant. Pourtant « on ne savait pas trop où on mettait les pieds », évoque Christophe Kuhn. A l'intersaison, de nombreux départs ou arrêts dans le groupe ont donné l'occasion au club du président Benjamin Philis de partir sur un nouveau projet. Avec des idées bien arrêtées.
La notion de staff est privilégiée pour les équipes seniors, coachées par des binômes. En R2, José Gomez, ancien membre de l'équipe issoirienne qualifiée en 32e de finale de Coupe en 2001, co-entraîne avec Kuhn. « Et on a voulu s'appuyer sur des jeunes formés au club, complète Thierry Faydit. On a d'ailleurs refusé des renforts cet été pour privilégier nos jeunes ».
(Photo US Issoire)
Un changement dans la continuité, aussi, puisque Christophe Kuhn n'oublie pas Nicolas Francon, l'ancien coach de l'USI. « Pour nous, il est fondamental de rester dans l'état d'esprit ». Pour le moment, les résultats donnent raison à ces choix. Mais en dépit de ses trois autres succès en championnat, Issoire ne voit pas trop loin. « On a mis dix ans pour monter de R3, et on a fini 3e de R2 l'an passé, pour notre première année complète à ce niveau, explique le responsable technique. On fera le point à la trêve ».
Carquefou de l'intérieurEt pour samedi, Christophe Kuhn saura peut-être où aller chercher les ingrédients d'un "pourquoi pas", contre l'ogre ponot. Son cousin Thomas Letapissier a joué à Carquefou, lors de l'épopée du club de Loire-Atlantique en 2008. « On a vécu ça de l'intérieur et les matchs les plus compliqués se jouent souvent contre les plus petits que soi ». Et si ça peut permettre à l'USI de faire encore plus de bruit...
Laurent Calmut