Ce n’est peut-être pas un record, mais la statistique en dit long. Long sur quoi ? C’est à voir selon que votre perception a tendance à voir le coin de ciel bleu ou bien le nuage menaçant. Avec huit joueurs en contrat Espoirs, dont le « Marie-Louise » Hugo Sarrasin sur le banc, et autant de cadres laissés au repos, l’ASM pourra, soit être accusée de faire l’impasse sur ce match, ou bien citée en exemple sur sa gestion des hommes et sa volonté de faire confiance aux jeunes.
En tout cas, les actes confirment les déclarations de présentation du projet « 2025 » de ses dirigeants ; l’ASM ne vivra qu’avec et par ses jeunes issus de son centre de formation. Cela ne suffira pas à gagner des titres dans les trois ans, mais c’est un appel d’air pour les nouvelles générations qui auront l’avantage, ce samedi (21 h 05) à Ernest-Wallon, de ne pas être étouffées par la pression du résultat.
Alors pourquoi autant de jeunes dans le groupe qui se déplace ce samedi et pourquoi maintenant ? « Parce qu’une partie de mes responsabilités ici est de former les jeunes joueurs, précisait déjà Jono Gibbes cette semaine. J’ai confiance en eux, ils seront prêts pour un grand match face à un adversaire de grande qualité. » Et le technicien clermontois de poursuivre :
« Pour moi, si un jeune joue contre Toulouse, c’est que j’ai confiance en lui et qu’il peut relever le défi. Ils vont tous prendre de l’expérience et se développer à travers ce match. »
À mi-chemin du premier bloc de matchs de la saison, avant la trêve de novembre, Clermont a aussi besoin de régénérer son effectif, même si le coach néo-zélandais n’a pas avancé cet argument. Entretenir une émulation qui ne peut exister qu’avec du temps de jeu, est également une nécessité.
Une gestion d'effectif nécessaireEt Gibbes de souligner : « nous sommes un collectif de 50 joueurs. On construit les choses depuis le début de saison avec ce groupe. On prépare, on travaille, on gagne et on perd à 50. Et je le redis, je suis sûr que les 23 qui vont à Toulouse seront prêts ».
Au moment de jauger la bonne santé de la pépinière de l’ASM, il convient de rajouter aux huit Espoirs les cinq joueurs pros issus de la formation qui figurent dans le groupe qui affrontera Toulouse : Beria, Van Tonder, Ezeala, Penaud et Tiberghien.
Cette photographie de la feuille de match du soir ne peut que satisfaire Bertrand Rioux, le directeur de la section rugby à l’ASM omnisports.
« Treize joueurs issus de notre formation, c’est la finalité, mais tous ces jeunes qui vont jouer sont proches du meilleur niveau et s’entraînent avec les pros depuis pas mal de temps. Ils rongent leur frein et là, c’est une super opportunité d’aller se confronter à ce qui se fait de mieux. »
L’arrivée de Didier Retière comme directeur du développement a également fait bouger quelques lignes, notamment sur le rapprochement entre les jeunes et les pros. « Les Espoirs et le centre de formation sont pleinement intégrés au projet du club, souligne Bertrand Rioux. Il y a des entraînements en commun, on a même modifié le programme de la semaine des Espoirs pour qu’ils s’entraînent le mardi matin, comme les pros afin d’assurer des passerelles plus facilement ».
C’est donc plein d’Espoirs que l’ASM ira se frotter au leader, en pensant aussi à l’avenir. Sur le moyen et peut-être le très court terme.
Christophe Buron