Réalisateur incontournable de la blaxploitation aux États-Unis, Melvin Van Peebles n’est plus. Il est mort le 21 septembre chez lui, entouré par sa famille, à l’âge de 89 ans, a annoncé la société de distribution Criterion Collection. Une information confirmée par son fils, l’acteur Mario Van Peebles.
Van Peebles, le père, fait en partie ses débuts en France, où il collabore aux revues satiriques Mad et Hara-Kiri. Dans l’Hexagone, il réalise son premier long-métrage, La Permission, qu’il sort en 1968. Celui-ci est auréolé du prix des critiques au Festival de San Francisco cette année-là, ce qui permet au cinéaste américain de rejoindre Hollywood, où il n’avait pourtant pas réussi à se faire une place quelques années plus tôt.
Précurseur
En 1971, il sort Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, son plus grand film puisqu’il change à jamais l’histoire du cinéma américain : il marque le début de l’ère blaxploitation, un mouvement où des cinéastes noirs s’emparent des codes hollywoodiens pour – enfin – mettre en avant des artistes noirs.
Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, compositeur et monteur, Melvin Van Peebles est sur tous les fronts, au cinéma et à la télévision. Son style est énergique et virulent à l’encontre des institutions policières et morales des États-Unis.
En 2004, le Festival panafricain du film de Los Angeles lui remet un prix d’honneur pour l’ensemble de son œuvre, marquée par un refus d’obéir aux codes esthétiques et moraux de son temps, et une volonté de dénoncer l’oppression des personnes noires, comme il l’a fait dans Watermelon Man, où un raciste blanc se réveille un matin en étant noir.