« On vend en moyenne 40 voitures par mois et la semaine dernière (du 6 au 12 septembre) on a passé le cap des 400 voitures vendues. 400 en dix mois ! C’est énorme ! »
Des pastilles vidéos humoristiques qui cartonnentBenoît Cortot est un patron heureux et fier. Son garage Milton Avenue, lancé en novembre dernier – au moment même où le gouvernement décidait de confiner pour la deuxième fois les Français – connaît une croissance fulgurante. À tel point que d’un effectif de trois collaborateurs, la concession est passée à sept aujourd’hui.
Cette réussite doit beaucoup à l’énergie et à l’humour de Benoît Cortot. Le jeune quadra utilise ses qualités pour communiquer sur les réseaux sociaux. Il publie notamment sur Facebook des pastilles vidéos humoristiques le mettant en scène. On peut par exemple le voir déguisé de manière aussi improbable que colorée, postiche sur la tête et énorme signe dollar doré reposant sur la poitrine, en train de vanter les qualités d’une berline. Ou encore en train de proposer des utilitaires à la vente avec moult arguments complètement barrés. Les vidéos, pour lesquelles il n’hésite pas à faire participer ses collaborateurs, déclenchent les “like” par centaines et des vues par milliers.
La stratégie numérique est bien rodée. Sur Facebook, les vidéos drôles, sur Instagram, essentiellement des photos et sur Linkedin, le réseau professionnel, une présentation sobre et sérieuse. Si les réseaux sociaux peuvent être utiles pour fédérer ses clients ou en attirer de nouveaux, derrière, il faut que la mécanique soit bien huilée.
« J’ai 20 ans de métier derrière moi. L’expérience, ça compte »
Un succès qui attire les banquiersLe patron de Milton Avenue sait également se mettre en quatre pour satisfaire ses clients. « Quasiment 50 % de nos ventes, c’est de la demande personnalisée. Les gens viennent nous voir et nous disent : “Je veux telle voiture en bleu ou orange”. Et on va chercher la voiture qu’ils veulent. Quelles que soient les caractéristiques en fait. » Le succès de Milton Avenue a fini par attirer les convoitises du milieu de la finance, ce qui n’était pas gagné au début de l’aventure. « Deux banquiers nous ont démarché la semaine dernière. Alors qu’il y a un an, je tirais quasi la langue parce que ce n’était pas facile. »
Tout semble rouler pour Milton Avenue. Même si, sur un plan personnel, Benoît Cortot, qui envisageait au départ de travailler « tranquillement » du lundi au vendredi, bosse finalement un jour de plus, du lundi au samedi. Mais le gérant n’a pas très envie de mettre le pied sur la pédale de frein. « C’est vrai que je suis beaucoup au travail, reconnaît-il. D’ailleurs ma femme me le rappelle. Mais c’est normal quand on lance son bébé. Surtout quand on est en phase de décollage. »
Daniel Lauret