La jeune et fragile démocratie tunisienne a connu depuis 2011 bien des soubresauts. Les convulsions présentes comptent sans nul doute parmi les plus sérieuses. Dimanche, au terme d’une journée de manifestations au cours de laquelle des protestataires ont mis le feu à des locaux du parti islamiste Ennahdha, clé de voûte de la coalition gouvernementale, le président Kaïs Saïed annonçait, en invoquant la Constitution, sa décision de s’arroger tous les pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire.