Ce média a véritablement le vent en poupe depuis quelques années et le Puy-de-Dôme n’échappe pas à cette tendance puisqu’il compte plusieurs créateurs de contenus de podcasts. Nous avons rencontré certains d’entre eux.
« Bonjour, je suis Thomas Lorblanchet. Salut, moi, c’est Sylvain Georges. Bienvenue sur le podcast “De la borne plein les oreilles”. »
Ces deux grands sportifs clermontois (le premier a été champion du monde de trail en 2009, le second coureur cycliste professionnel) ont lancé leur podcast sur le sport outdoor en début d’année avec le speaker de l’ASM et du Clermont Foot, Jérôme Gallo.
Ils y évoquent avec un ton complètement décalé toutes les questions autour de la nutrition, des méthodes d’entraînement ou encore des astuces pour performer et ils invitent également un sportif de renom.
« Le podcast offre une liberté de ton »Ils nous ont donné rendez-vous lors de l’enregistrement de leur sixième épisode. Nul doute, ils ont préparé ce moment comme ils l’auraient fait pour une grande compétition. Rien n’a été laissé au hasard. Les thèmes abordés ont été soigneusement choisis et un conducteur a également été bâti.
« L’objectif est de ne pas partir dans tous les sens et de faire en sorte que le public qui écoute ne s’ennuie jamais »
Quelques jours plus tard, nous rencontrons Chloé R.. Cette Clermontoise a toujours été très sensible au monde de la radio. Elle a même eu l’occasion d’animer des chroniques sur Radio Campus. Elle est aussi profondément féministe dans l’âme.
Alors quand elle a eu l’opportunité de lancer son propre podcast grâce à sa rencontre avec Matthieu du Café Grin (voir encadré), elle n’a pas hésité une seconde et a créé “Le bruit qui court”, un contenu qui se veut féministe et internationaliste.
Il y a plusieurs créateurs de podcast dans le Puy-de-Dôme.
Je veux défendre à travers mon podcast non seulement l’égalité entre les hommes et les femmes dans les droits politiques, économiques et sociaux, mais aussi l’union des peuples à travers les frontières », insiste-t-elle
Les podcasts ont la particularité de proposer des genres différents. De Paris, nous avons échangé avec deux créateurs aux racines profondément puydômoises.
Il y a Christian Brugerolle. Né dans les années 80 à Clermont-Ferrand, il fait une brillante carrière au sein de la capitale française. Il est aujourd’hui chef du service des relations internationales au barreau de Paris, mais il est aussi l’un des auteurs du “Projet Orloff”, un podcast de fiction lancé par la radio France Culture.
Véritable série audio, « ils bénéficient de moyens de production très importants. Des acteurs comme Lou de Laâge et Robinson Stevenin jouent dans cette série d’espionnage en 11 épisodes », précise l’Auvergnat.
Le succès est tel qu’il va connaître une seconde saison.
Pas de modèle économiqueCéline Pitelet, journaliste et présentatrice du “Midi 15” de BFM TV, a voulu créer son propre podcast afin de raconter de belles histoires traitant d’un thème qui lui tient à cœur : les synchronicités.
« Ce sont des coïncidences qui prennent un sens dans le cours de notre vie », explique-t-elle. Elle l’a ainsi baptisé “Fais-moi signe”.
Mais qu’est-ce qui anime chacun de ces créateurs de contenu ?D’autant qu’aucun d’entre eux ne réussit pleinement à en dégager des retombées financières. Il est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a pas encore de véritable modèle économique sur ce support et ceux qui arrivent à en vivre en France se comptent quasiment sur les doigts de la main. Alors, quelles raisons ?
Il suffit d'un peu de matériel afin de réaliser son propre podcast. Tous sont unanimes, il y a tout d’abord cette liberté de ton et de montage.
« Je peux articuler mon contenu comme je le souhaite, affirme Céline Pitelet. Je peux mettre de la musique, effectuer des commentaires, ajouter une ambiance sonore. Et je peux inviter qui je veux. »
Pour Sylvain Georges et Thomas Lorblanchet, « il y a cette envie de partager leur passion pour le sport outdoor avec d’autres férus de cette activité, en dépoussiérant l’actualité sportive. »
Ils sont ainsi entre 2.000 et 3.000 auditeurs à chaque épisode.
Ils relèvent tous également la souplesse et l’accès facile à la création de contenu : « Il suffit d’un peu de matériel, de rendre son podcast disponible sur les plateformes d’écoute et de le booster via les réseaux sociaux. »
Ces podcasteurs ont aussi, pour la plupart d’entre eux, en commun l’amour des ondes FM, autrement dit de la radio.
C’est donc le cas pour Chloé R., mais aussi Christian Brugerolle « qui a toujours eu la radio dans les oreilles, tout le temps ».
La journaliste de BFM TV, Céline Pitelet a aussi des attaches avec ce média puisqu’elle a notamment travaillé au sein de la rédaction de France Bleu Pays d’Auvergne puis de RMC.
Le podcast est donc un média dont les Puydômois ont su s’emparer et leurs auditeurs dépassent bien évidemment les frontières du département.
Pour écouter les podcasts, cliquez dessus :De la borne plein les oreillesLe bruit qui courtProjet OrloffFais moi signe
Texte : Stéphanie MerzetPhotos : Franck Boileau