« Je passe énormément de temps à rassurer les gens. Entre ceux qui ont des angoisses très fortes et d’autres qui ne veulent pas jouer le jeu du masque pendant de très longs trajets, les raisons de la baisse du covoiturage sont multiples. »
La pédagogie ne suffit pasAvec une activité avoisinant les 30 % de l’activité normale, l’association covoiturage Auvergne, spécialisée dans les courts trajets entre domicile et études, ou lieu de travail, doit prendre son mal en patience.
Si les frémissements de la reprise sont là, ils demeurent faibles. Pour sa coordinatrice, Nathalie Collardot, le niveau « d’avant » reste un mirage. « On enregistre de nouveau quelques départs vers le Sud, Bordeaux, Toulouse ou Paris, mais on est très, très loin de notre niveau de fréquentation de septembre. La pédagogie ne suffit pas pour le moment », se désole l’Auvergnate.
En attendant, Nathalie Collardot regarde droit devant. Avec optimisme.
« Notre cœur de cible, ce sont les courts trajets scolaires et professionnels. Nous avons de très gros rendez-vous en septembre qui devraient relancer le covoiturage. Dans le désordre il y a le Challenge mobilité Auvergne Rhône Alpes, la Journée européenne de la mobilité ou encore la Semaine sans voiture à Clermont-Ferrand. J’ai donc bon espoir de voir les chiffres du covoiturage décoller ! »
Blablacar mise sur les départs de dernière minuteDu côté de la plateforme Blablacar, dont le rayonnement est national, le sourire est sur toutes les lèvres. « En juin, 30.000 places de covoiturage ont été proposées vers ou depuis le Puy-de-Dôme. C’est deux fois plus qu’en juin 2020. »
Pour Nicolas Michaux, manager chez Blablacar, la flexibilité attire les clients.
« Les voyageurs ont pris l’habitude depuis le début du Covid de planifier leurs trajets au dernier moment. 75 % de nos trajets sont réservés à moins de trois jours du départ. »
Autre point fort de la plateforme : les prix. « Dans un contexte économique difficile, passagers et conducteurs cherchent à voyager à moindres frais et les prix du covoiturage sont fixes jusqu’à la dernière minute (17 euros en moyenne pour un Paris-Clermont). »
À noter que parmi les trajets réservés via la plateforme Blablacar, seuls 25 % concernent des villes situées dans la grande région ou à proximité (Lyon, Saint-Étienne, Aurillac, Le Puy-en-Velay, Bordeaux, Montluçon, Vichy). La très grande majorité des déplacements ont été effectués sur des trajets à destination de plus de 1.100 communes différentes au mois de juin.
Carole Eon