Adresser un courrier au Premier ministre, Jean Castex, contenant une lettre de réclamation et… une petite culotte. C’est le concept de « l’Action culottée » menée par des magasins de lingerie de la France entière, et même de l’étranger, afin de faire entendre leur voix.
Requalification, régulation et équitéLeur demande : « être reclassées en boutiques essentielles pour pouvoir rouvrir », explique Aurore Faugère, d’Oze lingerie, à Brioude, participant à l’opération. Et elle précise : « La première chose que l’on enfile le matin, ce sont les sous-vêtements. La lingerie, on n’en vend pas que pour le confort. Au tout début de la crise, j’ai eu une cliente qui m’a contactée parce qu’elle allait faire des rayons et qu’il lui fallait un soutien-gorge en coton. Je ne pouvais pas lui vendre… » Quant au click and collect, qui ne permet pas d'écouler autant de lingerie qu’en temps normal, elle en pointe les limites :
On ne peut pas vendre sans faire essayer aux gens. Et on ne peut pas faire essayer un soutien-gorge sur le trottoir.
En plus de la requalification des magasins de lingerie en commerces essentiels, le courrier adressé au Premier ministre demande une régulation des promotions en amont des soldes. « Et aussi une équité. Dans certains départements, les grandes surfaces ne jouent pas le jeu. À Brioude, en revanche, elles le jouent. »
Un modèle coloré, pour un peu de gaietéCette action, Aurore Faugère et sa sœur, Karine Dewasmes, gérant toutes deux le magasin, en ont eu vent par un groupe Facebook d’entraide entre détaillants de lingerie. « On échange beaucoup. Des idées sont sorties… » À Jean Castex, les Brivadoises ont adressé « un modèle coloré, pour donner un peu de gaieté ». Pas de choix personnalisé pour le Premier ministre. L’action se veut surtout symbolique.
Des commerçantes de Brive et d'Objat (Corrèze) envoient des culottes revendicatives à Jean Castex
Et par celle-ci, elles espèrent surtout obtenir une réponse… Lundi 19 avril, jour où Oze lingerie a procédé à son envoi postal, 80 boutiques participaient. Ce jeudi 22 , elles étaient 200.
Pierre Hébrard
