Le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau a annoncé l’obtention immédiate de deux postes pour le département, confirmée par la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.
Des postes supplémentaires annoncés juste après la carte scolaire, ce n’était encore jamais vu en Creuse. « La Creuse va être le seul département en France à bénéficier de cela », souligne Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse. Avant de relativiser : « Je n’en tire aucune gloire, j’aurais préféré sauver les dix postes plutôt que deux ». Deux, c’était le chiffre minimum que l’élu s’était fixé d’obtenir du ministère de l’Éducation nationale.
Une procédure qui interrogeL’annonce a été faite jeudi soir sur Facebook, en précisant que les deux postes en question seraient attribués aux deux classes qui devaient fermer à Aubusson et sur le RPI Saint-Alpinien Saint-Amand Saint-Maixant. Les deux affectations ont été confirmées le lendemain par Laurent Fichet, Dasen (Directeur académique des services de l’Éducation nationale) de la Creuse, qui n’a pas souhaité s’exprimer davantage.
De quoi ulcérer les syndicats enseignants, qui dénoncent une situation inédite du point de vue de la procédure, n’ayant pas été consultés pour cette décision : « Ce n’est plus de la gestion, c’est des mirages, des miracles… je ne sais pas comment appeler ca, la procédure est totalement opaque, ça ne semble pas rentrer dans ce qu’on est en droit d’attendre d’une institution qui respecte les règles », déplore Pierre Gautret, secrétaire départemental de l’Unsa.
« Ce qui nous fâche c’est d’apprendre ça par Facebook, réagit Luc Marquès, secrétaire départemental du Snuipp. J’aimerais au moins qu’il nous présente les raisons qui l’ont conduit à ces choix-là en CDEN. » Jean-Baptiste Moreau affirme que ce choix a été fait en concertation avec la DSDEN (Direction des services départementaux de l’Éducation nationale) et la rectrice Carole Drucker-Godard, principalement pour des raisons arithmétiques : « C’étaient les deux endroits où la fermeture de classe avait le plus d’impact sur le nombre d’élèves par classe ».
Le feuilleton continueLa semaine folle - où l’on a appris qu’il y aurait des postes supplémentaires, avant que le Dasen n’éteigne la rumeur, puis que le député officialise lui-même les deux postes - se clôturera aujourd’hui avec une nouvelle mobilisation à Guéret.
Deux classes préservées ? « Des miettes », selon Sylvie Sergeant, de l’association des parents d’élèves de la Creuse FCPE. Jean-Baptiste Moreau, qui ne devrait pas défiler avec son écharpe, « comprend que la mobilisation continue car certaines écoles ne peuvent se satisfaire de ces deux postes d’ouverture ». Mais le combat est loin d’être fini, car des ouvertures de classes sont toujours possibles en juin et pour la rentrée, assure le député.
Tom Jakubowicz
