On mettait en avant la grande capacité tricolore à démarrer pied au plancher ses matchs, cela a été confirmé ce samedi soir lors d’une entame magnifique, d’un point de vue purement rubystique, du côté des hommes de Galthié mais aussi de celui des Gallois.
Les Gallois répondent du tac au tacCar, si beaucoup émettaient des doutes sur la véritable valeur des succès des diables rouges dans ce Tournoi, ces derniers ont prouvé qu’ils savaient jouer ces matchs à très haute intensité, à enjeu exceptionnel aussi. En répondant du tac au tac aux deux essais des Bleus, de Taofifenua et Dupont, les prétendants au grand chelem mettaient soudain la barre très haut, peut-être même un peu trop haut pour des Français mis sous pression.
Malgré le score de parité à la pause (17-17), la domination, la meilleure impression également émanait de ces Gallois admirables dans le cocktail vitesse - intensité - puissance. Surtout, les quarante premières minutes ont mis en lumière la supériorité physique des hommes en rouge, le manque d’agressivité défensive des Bleus, malmenés sur la ligne de front par des Gallois qui envoyaient du bois.
Le XV de France dans le durLa reprise de ce match au rythme endiablé allait, hélas, confirmer la mainmise de Galles avec un retour tonitruant dans le défi, l’affrontement et la justesse du jeu clinique des joueurs de Pivac. Même s’il fallut une longue séance vidéo pour valider l’essai d’Adams, suite à un coup de billard, les partenaires de Alun Wyn Jones prenaient logiquement le score (27-17) à la 50e.
Dans le dur, le quinze de France semblait alors sans solution et sans une baisse de régime des Gallois, l’horizon tricolore paraissait obstrué. Mais, il suffit parfois d’un rien pour inverser le balancier. L’essai de funambule en coin de Ress-Zammit, invalidé après vidéo, allait-il donner un supplément d’âme et d’énergie aux Bleus ?
On l’a cru un instant quand les Bleus sont venus chatouiller leurs adversaires près de l’en-but. Dans la zone de marque aussi quand Marchand échouait d’un rien. Encore plus au moment où Dulin échappait aux griffes de North pour l’essai qui devait relancer les actions du XV de France.
La persévérance tricolore récompenséeSeulement, la vidéo a joué hier soir un rôle prépondérant dans ce choc, finalement fatal à Willemense qui, un peu plus tôt sur l’action, avait mis les doigts dans la zone des yeux d’un Gallois.
Dix minutes à jouer, 10 points d’avance pour les diables rouges, des Bleus réduits à 14… Seul un miracle, un exploit pouvait priver le pays de Galles du triomphe. Ou bien deux cartons jaunes infligés aux Gallois au bout du rouleau.
L’essai d’Ollivon, à force de persévérance (27-30) allait-il permettre aux Bleus de renverser la table ? Au prix d’un baroud d’honneur admirable, Dulin marquait l’essai de la victoire, qui privait Galles du titre et laissait la France dans la course.
France 32 - Pays de Galles 30 SAINT-DENIS?(Stade de France).? France bat pays de Galles, 32-30 (mi-temps : 17-17). Arbitre : Luke Pearce. Match à huis clos. Les points.?France : 4 essais Taofifenua (6e), Dupont (14e), Ollivon (77e), Dulin (80e+2) ; 2 pénalités Ntamack (34e, 54e) ; 3 transformations Jalibert (6e, 14e) et Ntamack (77e). Pays de Galles : 3 essais Biggar (12e), Navidi (18e), J. Adams (50e); 3 pénalités (25e, 47e, 59e) et 3 transformations Biggar (12e, 18e, 50e). Cartons jaunes.?France : Haouas (59e). Pays de Galles : Faletau (72e), L. Williams (73e). Carton rouge. France : Willemse (69e). L’évolution du score : 7-0, 7-7, 14-7, 14-14, 14-17, 17-17 (mi-temps), 17-20, 17-27, 20-27, 20-30, 27-30, 32-30. France.?Dulin - Thomas (Vincent, 57e), Vakatawa, Fickou, Penaud - (o) Jalibert (Ntamack, 30e), (m) Dupont (Serein, 74e) - Ollivon (cap.), Alldritt (Atonio, 60e), Cretin (Jelonch, 51e) - Willemse, Taofifenua (Rebbadj, 21e) - Haouas, Marchand (Chas, 69e), Baille (Gros, 59e). Pays de Galles.?L. Williams - Rees-Zammit, North, J. Davies, J. Adams - (o) Biggar, (m) G. Davies (T. Williams, 49e) - Tipuric, Faletau, Navidi - A.W. Jones (cap.), Beard (Hill, 57e) - Francis (Brown, 68e), Owens (Dee, 68e), W. Jones.
Christophe Buron