En Allemagne, le mouvement «anti-masques» avec une tentative spectaculaire de siège du Parlement le 29 août et 300 interpellations – notamment de sympathisants d'extrême droite –, scandalise et inquiète le gouvernement rapporte l'AFP. Les images montrant plusieurs centaines de protestataires forcer des barrières et un barrage de police pour monter sur les marches du Reichstag à Berlin, ont créé un choc.
Les manifestants ont été empêchés de justesse de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment par les forces de l'ordre, qui ont utilisé des sprays pour disperser la foule et interpellé plusieurs personnes. La police était débordée à l'entrée du Reichstag, avec seulement une poignée d'agents tentant de bloquer la foule.
Ce rassemblement était composé selon l'AFP d'«une foule hétéroclite composée de militants anti-vaccin, de complotistes, de citoyens authentiquement préoccupés par les restrictions liées à la pandémie mais aussi, et de plus en plus selon les autorités, de sympathisants d'extrême droite».
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a dénoncé le 29 août une «attaque insupportable contre le cœur de notre démocratie». «Des drapeaux du Reich et des grossièretés d'extrême droite devant le Bundestag allemand sont une attaque insupportable contre le cœur de notre démocratie», a écrit le chef de l'Etat dans un communiqué publié sur Instagram. «Nous n'accepterons jamais cela», a ajouté le président.
Des drapeaux du Reich et des grossièretés d'extrême droite devant le Bundestag allemand sont une attaque insupportable contre le coeur de notre démocratie
Parmi les manifestants, certains brandissaient en effet des drapeaux du Reich allemand ayant existé jusqu'en 1919, aux couleurs noir, blanche et rouge, précise l'AFP.
«Voir des drapeaux de l'Empire devant le Parlement est une honte», a aussi tweeté le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Si le droit de manifester doit être défendu, «personne ne devrait aller jusqu'à défiler derrière les extrémistes de droite», a-t-il ajouté.
Le siège de la chambre des députés est un «centre symbolique de notre démocratie libérale» et ce type de dérapage est «inacceptable», a prévenu le 30 août le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, dans l'édition dominicale du quotidien Bild.
Le Reichstag, où se réunissent les députés allemands en session plénière, possède une forte charge symbolique en Allemagne. Le bâtiment et sa célèbre coupole avaient été incendiés en 1933 par les nazis, dans un acte perçu comme destiné à mettre à genoux ce qui restait de la République de Weimar. La municipalité de Berlin avait tenté d'interdire le rassemblement évoquant l'impossibilité de faire respecter les distances de sécurité et gestes barrière, vu le nombre de personnes annoncées et leur détermination. Mais la justice, saisie par les organisateurs, a finalement autorisé la manifestation.
Au total, elle a réuni 38 000 personnes selon la police, soit le double du nombre attendu au départ. Environ 300 personnes ont été interpellées lors d'échauffourées avec la police dont Attila Hildmann, un célèbre auteur de livres de cuisine vegan qui est par ailleurs accusé d'être un adepte des théories du complot. Les protestataires ont jeté bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre.