Aussi divertissants que soient les contenus signés Disney, ce ne sont pas les plus inclusifs en termes de représentation queer. Et c'est bien ce qui fait peur à Russell T Davies. Durant la récente édition virtuelle du Festival de la télévision d’Édimbourg, le créateur de Queer as Folk a partagé son inquiétude vis-à-vis du pouvoir croissant confié à la Maison de Mickey Mouse.
"J'aime une bonne série ou un bon film Disney, déclare le showrunner britannique. Mais on parle d'un géant là. Disney+ existe depuis à peine un an et est déjà très vaste. Ma grande crainte avec les énormes monolithes de ce genre, c'est qu'ils sont tournés vers la famille. Disney rachète toutes ces compagnies et continue d'en racheter. Mais en tant qu'homme gay, je me demande où est le contenu fait pour moi ? [...] Quand Disney+ a été lancée, il y avait 3 931 heures de divertissement. Je pourrais voir son contenu gay en une demi-heure. C'est important pour moi et ça me fait peur".
Les craintes de Russell T Davies ne sont pas infondées. On se rappellera du traitement accordé à Love, Victor. Initialement conçu pour Disney+, le spin-off de Love, Simon a dû migrer sur la plateforme Hulu car son contenu n'était pas suffisamment "family-friendly". Les créateurs de la série s'estiment néanmoins heureux de ce changement de diffuseur, puisqu'ils vont désormais pouvoir aborder des thèmes plus matures et ne pas être bridés par les contraintes de Disney.
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En parallèle, il est nécessaire d'évoquer les maigres évolutions en termes de représentation LGBT+ dans les grosses productions Disney. Jusqu'ici, seuls des personnages secondaires ont été incorporés dans les dernières sorties ciné, que ce soit la policière lesbienne dans En avant ou bien ce mari gay éploré dans le dernier volet Avengers. Des personnages si peu importants qu’ils peuvent être facilement coupés au montage pour les pays les moins friendly.
Au fil de son interview, Russell T Davies a applaudi Netflix pour l'inclusion d'un personnage lesbien dans la dernière saison de Stranger Things, prouvant qu'un projet à gros budget touchant un aussi gros public peut accueillir un personnage queer. De plus, le créateur de Queer as Folk a également fait l'éloge d'une poignée de séries à l'instar de When They See Us, l'anthologie Little America mais aussi I May Destroy You, dont la première saison stellaire vient de se terminer sur OCS.
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Crédit photo : Channel 4
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