Décès de Jean-Marie Le Pen : entre hommages politiques et critiques

«Mort, même l'ennemi a droit au respect», tels sont les mots écrits par Jean-Marie Le Pen en septembre 2019, lors du décès de son adversaire politique Jacques Chirac, qui ont été reposté ce 7 janvier par le journaliste du Figaro Paul Sugy.

Alors que, depuis l'annonce à la mi-journée de la mort du «Menhir», ses détracteurs et ses défenseurs anonymes s’écharpent sur les réseaux sociaux, des personnalités politiques se sont également exprimées.

«Il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté» a salué sur X le président du Rassemblement national (RN), nom avec lequel le Front national avait été rebaptisé en 2018, Jordan Bardella. 

Au sein du RN, les hommages se sont multipliés ainsi que chez les partis alliés. Le président de l’Union des droites pour la République Éric Ciotti a ainsi évoqué un homme «profondément français […] aux zones d’ombres mais aussi au courage et au patriotisme sincère».

Des hommages multiples à droite

Nicolas Dupont-Aignan, qui a été le seul candidat a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour de 2017, a de son côté salué un «monument de la vie politique française […] il aura marqué son temps par la force et la constance de ses convictions nationales».

«Émotion devant la disparition d’une figure de la vie politique française, Jean-Marie Le Pen. Sincères condoléances à sa famille et ses proches» a déclaré le président des Patriotes Florian Philippot, qui n’avait pas été ménagé par Jean-Marie Le Pen en 2017 alors qu’il était numéro 2 du Front national.  

Éric Zemmour a quant à lui rappelé «qu'il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient». Enfin le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a adressé ses «condoléances à Marine Le Pen et à ses proches» et salué un homme qui «aura incontestablement marqué son époque».

Le Premier ministre François Bayrou a également salué «une figure de la vie politique française».

La présidence de la République a de son côté annoncé les condoléances d'Emmanuel Macron à la famille de Jean-Marie Le Pen et évoqué une «figure historique de l’extrême-droite» qui «a joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans» et qui «relève désormais du jugement de l'Histoire».

Retenu à gauche, sauf chez les «Insoumis»

Si la plupart des personnalités de gauche se sont pour l'heure garder de commenter le décès de Jean-Marie Le Pen, le fondateur des Insoumis (LFI) Jean-Luc Mélenchon n’a pas eu cette prévenance.

Ce dernier a immédiatement commenté sur son compte X : «le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n'efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l'homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus, continue».

Le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard a de son côté dénoncé «un nostalgique de la collaboration, un responsable de la torture, un raciste et un antisémite […] un ennemi de la République». 

Le député Raphaël Arnaud, élu sous la bannière LFI et militant antifasciste, a multiplié les messages dénonçant les hommages du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur mais aussi en affirmant que «la lutte antifasciste n’a jamais été plus nécessaire qu’aujourd’hui».