L'Allemagne et le Japon ne deviendront «jamais» membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l'organisation, Vassili Nebenzia, dans un entretien avec le journaliste de VGTRK, Valentin Bogdanov, diffusé le 3 janvier.
Cette année 2025 marque le 80e anniversaire des Nations unies. Selon Vassili Nebenzia, l'attention principale sera portée sur la réforme du Conseil de sécurité. Le diplomate russe a déclaré qu'il y avait des «options dépourvues de sens pratique et naïves» parmi les propositions formulées dans le cadre de cette réforme.
«Il y a des pays qui revendiquent un siège au Conseil de sécurité qu'ils n'obtiendront jamais, nous l'avons déjà dit explicitement», a-t-il rappelé. «Il s'agit en particulier de l'Allemagne et du Japon», a-t-il poursuivi, évoquant une «évidence».
Selon lui, il ne peut y avoir de réforme qui ne soit soutenue par la majorité des États membres, car elle ne serait pas viable. En outre, il est nécessaire que les cinq membres permanents du Conseil la ratifient.
Ce n'est pas la première fois que la Russie fait part de son opposition catégorique à toutes candidatures allemandes et japonaises pour un siège permanent au sein de l'organe suprême de l'ONU.
«L’Allemagne et le Japon n’apporteront absolument rien de nouveau aux discussions du Conseil de sécurité, dans la mesure où ils sont des exécutants dociles de la volonté de Washington, comme pratiquement tous les autres pays occidentaux», avait déclaré fin août 2023 le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en marge du sommet des BRICS de Johannesbourg.
Une entrée de Berlin et Tokyo qui, selon lui, «ne ferait qu’exacerber les injustices» et offrirait encore plus de représentativité au «milliard doré», en référence à la minorité de la population de la planète regroupée dans les pays occidentaux.
Un mois plus tôt, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait qualifié d'«absolument infondées» les ambitions de l'Allemagne et du Japon de devenir membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
«Augmenter le nombre d'États occidentaux déjà surreprésentés au Conseil de sécurité de l'ONU n'ajoutera pas à son caractère démocratique et ne le rapprochera pas de la construction d'une architecture plus équitable des relations internationales», avait déclaré la diplomate russe, lors de son point presse hebdomadaire, réitérant la position de Moscou en faveur de représentants du continent africain.
Plus récemment, le 24 octobre, lors du sommet des BRICS à Kazan, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que le Conseil de sécurité des Nations unies et les autres organes de l'ONU devaient être réformés en fonction des «réalités du XXIe siècle», en s'élargissant à des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud.
