Après les manifestations de la communauté chrétienne protestant contre l'incendie d'un sapin de Noël et le saccage de plusieurs tombes, c'est au tour de la communauté alaouite, celle de Bachar el-Assad, de descendre dans la rue pour exiger des garanties sécuritaires des nouveaux maîtres de Damas dirigés par Hayat Tahrir el-Cham (HTC).
C'est une vidéo circulant sur les réseaux sociaux qui a mis le feu aux poudres. Elle montre «une attaque de combattants» contre un sanctuaire à Alep, qui aurait été commise début décembre.
Protests in Latakia and Qardaha denouncing the burning of the shrine of Sayyed Hussein bin Hamdan Al-Khasibi.
— Renas Sino | ريناس سينو (@RenasSino) December 25, 2024
On the morning of Wednesday, December 25, a video was circulated, allegedly recorded recently, showing armed men entering the shrine of “Abu Abdullah Hussein Al-Khasibi,… pic.twitter.com/sBzRqc4YYO
Des milliers de Syriens ont manifesté à Tartous, Banias, Jableh, et Lattaquié dans l'ouest du pays, où est très implantée la communauté alaouite, une branche de l'islam chiite, ainsi qu'à Homs (centre). «Un manifestant a été tué et cinq autres ont été blessés après que les forces de sécurité à Homs ont ouvert le feu pour disperser les protestataires», a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. Un couvre-feu nocturne a été décrété à Homs et Jableh.
La communauté alaouite a protesté massivement contre l'incendie du sanctuaire d'«Abou Abdallah Al-Hussein Al-Khasibi» dans le quartier de Maysloun, à Alep. L'homme était un érudit de la secte au Xe siècle. Les gardiens du lieu de culte ont également été tués.
Il s'agit des premières manifestations d'alaouites depuis le renversement de Bachar el-Assad par une coalition de djihadistes menée par le groupe Hayat Tahrir el-Cham (HTC), entrée à Damas le 8 décembre après s'être emparée en 11 jours d'une grande partie du pays.
À Damas, le ministère de l'Intérieur a assuré que la vidéo était «ancienne» et datait de la prise d'Alep par les rebelles le 1er décembre. «Le but de faire circuler à nouveau de telles images est de semer la discorde parmi le peuple syrien», a-t-il ajouté en accusant des «groupes inconnus» de l'attaque. Les nouvelles autorités ont multiplié les gestes d'ouverture à l'égard de toutes les minorités de ce pays traumatisé par la guerre.