«La destitution de l'organisateur de ce naufrage est plus urgente que jamais pour rendre le pouvoir aux Français !». A l’annonce du nouveau gouvernement de François Bayrou, le fondateur de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a vivement réagi, appelant une nouvelle fois à la destitution du président Emmanuel Macron. L’ancien candidat à la présidentielle réclame un vote de confiance du nouveau gouvernement après la présentation de sa politique générale le 14 janvier, ce qu’a déjà écarté le Premier ministre.
C'est trop !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 23, 2024
Bayrou presentera-t-il ou pas la motion de confiance ?
Sinon, seule la censure permettra de dire, «Non» à ce nouveau déni du vote des Français negocié sous le contrôle de Le Pen.
La destitution de l'organisateur de ce naufrage est plus urgente que jamais pour…
Les autres partis composant le Nouveau Front Populaire (NFP) sont également vent debout contre le nouvel exécutif. Le Rassemblement national (RN) se montre une nouvelle fois critique, sans en appeler pour le moment à la censure.
La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a dénoncé la composition du gouvernement dès son annonce, estimant sur LCI que «ses ministres "de gauche" sont des macronistes de la première heure», et d’ajouter : «On nous prend vraiment pour des abrutis...»
François Bayrou comparait son gouvernement à un trimaran, mais son flotteur droit est très très gonflé alors que son flotteur gauche est porté disparu.
— Marine Tondelier (@marinetondelier) December 23, 2024
Ses ministres "de gauche" sont des macronistes de la première heure !
On nous prend vraiment pour des abrutis... pic.twitter.com/4HZWNBDyUA
Au Parti socialiste (PS), où l’on avait admis des négociations avec le Premier ministre au risque de se fâcher avec les Insoumis, c’est la consternation. Le Premier secrétaire du parti Olivier Faure a déclaré, amer, sur X : «Ce n’est pas un gouvernement, c’est une provocation. La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l’extrême droite».
Ce n’est pas un gouvernement c’est une provocation. La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l’extrême droite. #Bayrou
— Olivier Faure (@faureolivier) December 23, 2024
Le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel, de son côté, a sous-entendu que le RN était à la manœuvre partageant un visuel mettant côte à côte Emmanuel Macron et Marine Le Pen avec le commentaire suivant : «Il préside, elle décide».
L’influence du RN, premier groupe d’opposition, sur les choix du gouvernement a largement été dénoncée par la coalition du NFP. L’ancien ministre et actuel président de la région Nord Xavier Bertrand, qui n’est pas entré au gouvernement, explique que c’est Marine Le Pen qui s'est opposée à son arrivée, les deux personnalités entretenant une véritable animosité dans la région Nord où ils sont en concurrence. Fabien Roussel a ainsi salué le communiqué de presse de Xavier Bertrand : «Une goutte de dignité dans cet océan de médiocrité», Marine Tondelier a également loué son «barrage républicain» sur le réseau social X.
«Les Français n’attendaient pas grand chose de la nomination d’un gouvernement qui s’appuie comme le précédent sur une absence manifeste de légitimité et une majorité introuvable». Sur son compte X, la présidente du groupe RN à l’Assemblée Marine Le Pen a égratigné le gouvernement tout en l’exhortant à «changer de méthode, écouter et entendre les oppositions pour construire un budget qui prenne en compte les choix exprimés dans les urnes».
Les Français n’attendaient pas grand chose de la nomination d’un gouvernement qui s’appuie comme le précédent sur une absence manifeste de légitimité et une majorité introuvable. L’exécutif est ce soir en place, il va devoir changer de méthode, écouter et entendre les…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 23, 2024
Son allié de l’Union des Droite pour la République Éric Ciotti s'est moqué sur le même réseau : «La coalition des minorités macronistes accouche en catastrophe d’un gouvernement enchaîné à l’impuissance du en-même-temps» décrivant cet attelage politique de «somnambules du chaos» composé de «socialistes, macronistes historiques et convertis issus de LR».
Le Premier ministre prononcera son discours de politique générale le 14 janvier et devra s’atteler à un budget qui pourrait être présenté mi-février.