Dans un article de "Sud Quotidien" publié ce jour, la problématique du coût élevé des écoles privées au Sénégal, est mise en lumière par des témoignages poignants de parents d’élèves. Bien que ces établissements soient prisés pour leur régularité et la qualité de leur enseignement, leur accès reste synonyme de sacrifices financiers considérables.
Le coût exorbitant de l’éducation privée
Pour de nombreux parents, inscrire leurs enfants dans une école privée représente un investissement lourd, souvent jugé excessif. Entre les frais d’inscription et de scolarité, jugés « exorbitants », et les dépenses annexes (fournitures scolaires, contributions à diverses fêtes ou encore albums photos), les budgets explosent. Lamine Sy, un parent d’élève résidant à Grand Yoff, confie :
« Chaque année, je débourse près de 700 000 FCfa pour ma fille unique. Et pourtant, chaque semaine, elle rentre avec une note me demandant de payer ceci ou cela. Les écoles privées nous extorquent, c’est insoutenable. »
Même constat pour Moussa Diop, dont les trois enfants sont inscrits dans un établissement privé :
« L’année scolaire me coûte environ deux millions FCfa, sans compter les frais additionnels. Malgré la qualité de l’enseignement, je commence à me demander si je pourrais continuer. »
Selon "Sud Quotidien", d’autres parents dénoncent des pratiques qu’ils qualifient de « détournées », où des hausses de tarifs sont masquées sous des frais annexes, comme ceux liés aux transports ou aux fournitures scolaires spécifiques, imposées par les écoles elles-mêmes.
Une éducation en maternelle plus coûteuse que l’université
Abdou Guèye, un autre parent, s’insurge contre l’incohérence des coûts de l’éducation : « Les études en maternelle coûtent plus cher que celles à l’université. C’est une aberration propre au Sénégal. En plus des frais classiques, on nous demande de payer pour des fêtes ou des activités dont la pertinence est discutable, comme des photos d’albums à l’ère des smartphones. »
Les parents appellent à une intervention de l’État
Face à ces dépenses jugées excessives, les parents réclament une régulation. Beaucoup exhortent l’État à prendre des mesures pour encadrer les tarifs des écoles privées et renforcer l’enseignement public.
Lamine Sy souligne : « Si nous envoyons nos enfants dans le privé, c’est parce que l’éducation publique est en crise. Entre grèves récurrentes et manque d’enseignants, l’État doit impérativement refonder l’école publique, pour la rendre compétitive ».
En évoquant l’époque où l’enseignement public sénégalais formait des figures intellectuelles majeures, les parents rencontrés déplorent l’abandon progressif de ce pilier fondamental de la République.
Dans ce contexte, "Sud Quotidien" met en évidence le dilemme auquel font face les parents d’élèves : rester dans un système public fragilisé ou se tourner vers un enseignement privé perçu comme un « business lucratif », mais qui creuse les inégalités.
Alors que les parents d’élèves continuent de jongler avec des frais toujours plus lourds, les appels à une refonte de l’éducation publique et à une régulation des écoles privées, se multiplient. L’enjeu est de taille, pour garantir une éducation de qualité, accessible à tous, sans distinction de classe sociale.